Les modifications ECG de l’athlète sont fréquentes (jusqu’à 80% des tracés si on y intègre la bradycardie sinusale, le BAV I et les repolarisations précoces) mais recouvrent parfois des anomalies compatibles avec des cardiopathies authentiques responsables de mort subite. Ces modifications liées au sport varient par ailleurs en fonction du sexe, de l’origine ethnique, du type de sport et du niveau d’entraînement.
Elles doivent bien sûr être évaluées en fonction d’éventuels symptômes, antécédents personnels et familiaux et de l’examen clinique. L’ECG a longtemps souffert d’un manque de spécificité allégué dans l’évaluation du coeur d’athlète responsable de trop nombreux faux positifs mais les données des registres italiens, forts de leur dépistage systématique par ECG depuis 25 ans chez l’ensemble de leurs athlètes recouvrant donc toute une gamme de populations, de sports et de niveaux d’entraînements, a permis d’affiner remarquablement les interprétations, et cela d’autant que l’expérience des cardiomyopathies génétiques, à expression initiale ECG même fruste, a elle-même beaucoup progressé sur la même période.
Par ce simple outil qu’est l’ECG, nous sommes aujourd’hui à mêmes de distinguer précisément les anomalies douteuses devant être explorées des variantes banales liées à l’entraînement et permettant une pratique de compétition immédiate hors symptômes, signes ou antécédents particuliers (et sauf législations nationales spécifiques comme celle en France qui touche les sportifs professionnels ou les exigences des fédérations sportives et de leurs assurances qui sortent du pur champ médical).
Dans ces recommandations (2), les modifications ECG sont ainsi divisées en deux groupes:
– le groupe 1 qui rassemble les variantes fréquentes ou connues comme liées à l’entraînement : bradycardie sinusale, BAV I, bloc incomplet droit, repolarisation précoce,
– et le groupe 2 qui comprend les variations rares (< 5%) ou non décrites comme classiquement dues au sport : inversion de T, sous-décalage de ST, ondes Q pathologiques, HAG, axe gauche ou HBAG, axe droit ou HBPG , HVD, pré-excitation, bloc complet qu’il soit droit ou gauche, QT long ou court, repolarisation évocatrice de Brugada.
Groupe 1 : Variantes fréquentes ou connues comme liées à l’entraînement
1. Physiologie
Les anomalies sont plus fréquentes chez les hommes (l’ECG des femmes athlètes est, dans l’immense majorité des cas, normal), souvent d’origine africaine ou caribéenne (avec 20% des athlètes noirs ayant une épaisseur pariétale > 12 mm contre 4% des blancs et 3% des noirs ayant une paroi > 15 mm) ainsi que pour des entraînements intenses et des sports d’endurance[...]
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