Bioprothèses et prothèses mécaniques : la discussion a-t-elle encore lieu d’être ?

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Il existe actuellement en chirurgie cardiaque deux types de prothèses disponibles dans le choix d’un remplacement valvulaire : les valves mécaniques et les valves biologiques.

Les valves mécaniques les plus utilisées sont les valves à doubles ailettes (fig. 1), en raison de leurs bons résultats hémodynamiques et de leur fiabilité. Le principal avantage des valves mécaniques est leur durabilité : elles ne sont pas soumises à un risque de dégénérescence et ont donc une espérance de fonctionnement en général supérieure à l’espérance de vie du patient. Leur principal désavantage est comme tout matériel prothétique mécanique au contact du sang le risque thrombo-embolique et donc la nécessité d’un traitement anticoagulant à vie.

Les valves biologiques peuvent être séparées en deux groupes : les xénogreffes (dérivées de tissus animaux) et les allogreffes (en général des valves cardiaques cryo-préservées issues de donneurs humains). En raison de leurs disponibilités limitées, les allogreffes sont actuellement beaucoup moins utilisées dans le traitement des lésions valvulaires cardiaques. Les xénogreffes utilisées de nos jours sont préparées à partir de valves cardiaques de porcs ou de péricarde de veaux. Par ailleurs, on distingue les xénogreffes qui ont été suturées sur un anneau (appelées “stented prostheses” ou “valves stentées”) (fig. 2) de celles qui ne le sont pas (appelées “stentless prostheses” ou “valves non stentées”) (fig. 3). Leur principal avantage en opposition avec les valves mécaniques est l’absence de nécessité de traitement anticoagulant au long cours, le tissu biologique étant progressivement recouvert d’un épithélium au cours des trois premiers mois. Leur inconvénient majeur reste leur possible évolution vers la calcification, le risque de dégénérescence valvulaire, et donc à long terme de réopération.

Une nouvelle technique d’implantation de ces bioprothèses est apparue au cours des dernières années : l’implantation valvulaire aortique par voie transfémorale ou transapicale. Cette technique est actuellement en phase d’essai et ne concerne que les patients à très haut risque opératoire pour lesquels une chirurgie conventionnelle est contre-indiquée (à ce jour, un peu plus de 1 000 patients ont été traités de cette façon de par le monde). Elle utilise le même type de prothèse (xénogreffes) (fig. 4) que dans le remplacement aortique biologique classique et donc expose le patient au même risque de réopération à long terme.

La valve biologique la plus[...]

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À propos de l’auteur

Service de Chirurgie Cardiovasculaire, Hôpital de la Pitié Salpêtrière, PARIS.