Quand rechercher une atteinte myocardique biologique dans un syndrome viral ?

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La pandémie de grippe A H1N1 doit nous sensibiliser à rechercher une atteinte myocardique au cours des syndromes viraux. En effet, les myocardites sont des maladies potentiellement mortelles, soit par troubles du rythme, arythmies ventriculaires et troubles de la conduction pouvant être à l’origine d’une mort subite survenant au repos ou au cours d’un exercice physique [1, 2], soit par choc cardiogénique [3].

Or, quelle que soit leur gravité initiale, passé le cap aigu, les myocardites virales sont susceptibles de guérir sans séquelles [4], bien qu’elles puissent également évoluer vers un tableau de cardiomyopathie dilatée.

Au stade aigu, elles nécessitent des précautions particulières, notamment d’éviter les efforts physiques et de ne pas utiliser les anti-inflammatoires, la corticothérapie et les immunosuppresseurs au stade de réplication virale [5, 6]. Quant aux thérapeutiques antivirales, elles restent en cours d’évaluation.

Le diagnostic est donc particulièrement important, comprenant deux étapes [5, 7]. Une étape de présomption qui est avant tout biologique, le dosage des marqueurs de souffrance myocytaire, notamment la troponine, ayant transformé le visage même de la maladie, révélant sa fréquence, longtemps sous-estimée, et permettant son diagnostic précoce à un stade souvent cliniquement peu parlant. Cependant, comme tout test biologique, l’interprétation du dosage de la troponine nécessite une confrontation avec les données cliniques, pour ne pas aboutir par excès au diagnostic de myocardite.

Une étape de certitude qui fait de plus en plus appel à l’imagerie par résonance magnétique nucléaire, permettant d’accéder à l’état structurel du myocarde, bien que l’examen de référence reste l’étude anatomopathologique du myocarde, obtenu à partir de biopsie myocardique, qui peut, grâce aux techniques biologiques, mettre en évidence l’agent viral.

Diagnostic clinique

Devant un syndrome viral, une atteinte myocardique biologique doit être recherchée en présence de signes cliniques, radiologiques ou électrocardiographiques amenant à suspecter une atteinte cardiaque, en se rappelant que la présentation clinique et l’évolution des myocardites sont très variables d’un patient à l’autre, expliquant qu’on a longtemps sous-évalué la prévalence de cette affection. Un dosage systématique de la troponine ne reposerait cependant sur aucune donnée scientifique, serait coûteux et non rentable, comme le suggère une étude n’ayant retrouvé aucune élévation[...]

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À propos de l’auteur

Fédération des Services de Cardiologie, CHU Toulouse-Rangueil, Toulouse. Inserm, U858, Toulouse.