Comment évaluer la gravité d’un AIT par le score ABCD ?

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Ces considérations ont amené un groupe d’experts en 2002 à redéfinir la durée d’un AIT comme inférieure à 1 heure. Les dernières recommandations de l’American Heart Association (AHA) publiées en 2009 préconisent quant à elles d’abandonner toute référence à un critère temporel puisque près d’un tiers des AIT ≤ 1 heure présentent eux aussi des anomalies détectables en IRM sur les séquences de diffusion [1]. Cette évolution reflète le passage d’une définition “temporelle” à une définition “tissulaire” des AIT, simplement définie à présent par l’AHA comme tout déficit neurologique transitoire en rapport avec une ischémie cérébrale ou rétinienne sans nécrose tissulaire [1].

La durée d’un événement neurologique donné étant par nature inconnue au moment où il débute, le panel d’experts avance le terme de syndrome neurovasculaire aigu pour définir la situation clinique correspondant à un déficit neurologique focal d’installation brutale d’origine vasculaire présumée, par analogie avec la terminologie employée dans les syndromes coronariens aigus.

Risque précoce d’AVC après AIT

Les résultats concordants de plusieurs études prospectives ont permis d’estimer le risque d’AIC après AIT à 10 % à 3 mois, dont la moitié survient dans les deux premiers jours [2]. L’AIT est également prédictif de morbi-mortalité cardiovasculaire puisque 2,6 % des patients sont hospitalisés dans les 3 mois pour un angor instable, un infarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque décompensée ou une tachycardie ventriculaire et que 2,6 % des patients décèdent pendant la même période (toutes causes confondues, au premier rang desquelles AVC et événements cardiovasculaires).

Ce risque élevé pose deux questions : celle de l’identification des patients à haut risque de récidive ischémique et celle de l’impact d’une prise en charge thérapeutique précoce sur la réduction du risque d’infarctus cérébral après AIT. Il a ainsi été démontré récemment qu’au décours d’un AIT la mise en place d’un traitement précoce qui peut combiner selon les situations cliniques antiagrégants plaquettaires, antihypertenseurs, statines, anticoagulation efficace et endartériectomie carotidienne permettait de réduire le risque subséquent d’AVC de près de 80 % [2].

Trois types de paramètres ont démontré leur influence sur le risque d’AVC après AIT. Il s’agit :

  • de paramètres[...]

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À propos de l’auteur

Unité Neurovasculaire, CHU Henri-Mondor, CRETEIL. Faculté de Médecine, Université Paris XII, CRETEIL.