Examens avec produits de contraste iodés et risque rénal

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L’injection de produits de contraste iodés (PCI) peut être à l’origine d’une altération de la fonction rénale dans les jours suivants. Cette dysfonction rénale est classiquement définie par une élévation de plus de 42 µmoles/L et/ou de plus de 25 % du taux de base de la créatininémie dans les 72 heures suivant l’injection de PCI. Cette définition est à tempérer car les variations de la créatinine plasmatique sont retardées par rapport à la survenue de la dysfonction rénale.

La créatininémie chez un sujet à capital néphronique normal ne s’élève que lorsque 50 à 75 % des néphrons sont lésés. L’estimation de la fonction rénale par la formule de Cockcroft [1].

[pour les hommes, avec l’âge en années et le poids en Kg, un facteur de correction de 0,85 étant utilisé pour les femmes].

ou par la formule du MDRD simplifiée [2].

[où la créatininémie est exprimée en mg/dL] est souhaitable et permet un suivi plus précis [3].

La mise à disposition en pratique courante du dosage de la cystatine C simplifiera le suivi de la fonction rénale puisque la concentration plasmatique de ce marqueur est corrélée au débit de filtration glomérulaire.

L’incidence d’une insuffisance rénale après injection iodée diffère selon les études, phénomène en partie lié à la disparité des définitions de la dysfonction rénale. Si elle est rare en l’absence de facteurs de risque, elle concerne en moyenne 20 % des malades présentant ces facteurs de risque.

Les patients devront, dans tous les cas, être informés de ce risque.

Facteurs de risque

Les facteurs de risque d’IRA après injection iodée sont les suivants :

– insuffisance rénale préexistante : CLCR inférieure à 60 mL/mn/1,73 m2 [4],

– diabète avec atteinte rénale,

– hypoperfusion rénale (déplétion volémique sévère, hypotension sévère, insuffisance cardiaque sévère, cirrhose décompensée, syndrome néphrotique),

– traitement par des médicaments néphrotoxiques ou modifiant la fonction rénale : anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), diurétiques, aminosides, etc.,

– injection de PCI dans les 3 jours précédents et/ou volume de PCI,

– l’âge : quand il est supérieur à 65 ans, il rend plus probable ces facteurs de risque.[...]

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À propos de l’auteur

Service de Radiologie, Pôle Anesthésie-Réanimation, CHU, Toulouse.