Tabagisme passif et syndromes coronaires aigus : où en est-on en 2010 ?

0

Au-delà d’un meilleur confort pour les non fumeurs, cette interdiction, qui a été dans son ensemble bien accueillie et respectée par la population, est-elle susceptible d’avoir un impact sur les syndromes coronaires aigus (SCA) ?

Tabagisme passif : un vrai facteur de risque cardiovasculaire

La fumée de tabac présente dans l’air ambiant est composée de la fumée expirée par le fumeur et de celle qui s’échappe de l’extrémité de la cigarette, dite “fumée secondaire”. Dans les lieux clos et couverts, les produits toxiques présents dans cette fumée peuvent atteindre des concentrations supérieures à celles présentes dans le courant de fumée “primaire” inhalée par le fumeur. La dernière méta-analyse sur le risque cardiovasculaire du tabagisme passif, confirme un risque relatif de 1,27 (IC 95 % : 1,19-1,36) [1]. L’étude Interheart a montré que par rapport à des sujets non exposés le risque de survenue d’un infarctus du myocarde est de 1,24 pour des sujets exposés 1 à 7 heures par semaine et de 1,62 pour des sujets exposés plus de 22 heures par semaine [2] (fig. 1). Ce risque est le même que celui de fumeurs de 1 à 9 cigarettes/jour qui est de 1,63 (IC 95 % : 1,45-1,82) dans cette même étude [2].

Cela traduit l’extrême sensibilité des mécanismes induits par la fumée de tabac, avec des effets qui sont de 80 à 90 % aussi importants que ceux liés à l’exposition à la fumée directement inhalée par le fumeur [3], tant en ce qui concerne la dysfonction endothéliale que l’activation plaquettaire et l’inflammation qui sont les trois éléments “starters” essentiels des syndromes coronaires aigus.

Un effet favorable des interdictions de fumer dans les lieux publics

Deux méta-analyses récentes reprenant un ensemble de 13 études ont évalué l’impact sur le risque de survenue d’un infarctus du myocarde des interdictions de fumer dans les lieux publics, mises en place aux Etats-Unis et en Europe depuis 2002 [4, 5].

Dans toutes les études prises en compte dans ces deux méta-analyses est constatée une diminution du risque d’infarctus par rapport[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Département de Cardiologie Médicale, Institut de Cardiologie, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris ; Université Pierre et Marie Curie, Paris.