Sous le soleil exactement

Il semble en effet utile de faire une distinction entre les progrès à l’origine de ruptures, et les progrès aboutissant à des améliorations. Ainsi, par exemple, la découverte des premières circulations extra-corporelles était un progrès entraînant une rupture?; en revanche, l’arrivée des oxygénateurs à membrane a été une amélioration mais non une véritable évolution majeure”.

Je me permis de lui opposer que même s’ils pouvaient lui paraître moindres, il y avait toujours des progrès importants. Je pris ainsi pour exemple ce qui me paraissait être une réelle avancée récente, celle qui permet d’implanter une valve aortique par voie percutanée.

Le Pr I. Gandjbakhch me répondit en substance que “toute avancée importante qu’elle constituât, cette technique n’était pas un progrès majeur, mais une amélioration technique dans le cadre d’un concept déjà ancien qui, lui, était l’évolution majeure, celle qui constitue la vraie rupture dans le raisonnement?: c’est-à-dire celle qui a permis de comprendre qu’il est possible d’intervenir sur les valves cardiaques pour modifier le pronostic associé à une dégradation de leur fonction”.

Pas à côté, pas n’importe où

Pour comprendre ce qui a structuré la cardiologie, il fallait donc faire une distinction entre ruptures et avancées. Nous pensions être à l’abri d’une stagnation de la cardiologie devant les nouveautés régulières, comme par exemple les nouveaux stents ou les nouveaux anti-thrombotiques. En réalité, nous avancions dans des voies ouvertes il y a plus de 40 ans, sans nouvelle voie à l’horizon.

Et ainsi, je me pris, en partant de ce raisonnement et aidé par les termes de la suite de notre discussion, à réfléchir sur l’importance relative des progrès en cardiologie?: de toute évidence, si certains progrès sont de réelles ruptures, un changement de monde, d’autres ne sont en fait que des avancées dans le cheminement issu de ces ruptures même si elles modifient la pratique quotidienne.

Sous le soleil, sous le soleil exactement

Quelles[...]

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