B. Jefferis et al. Heart, 2010 ; 96 : 854-859.

But de l’étude

Evaluer le lien entre tabagisme passif et risque de pathologie cardiovasculaire chez les patients âgés.

Méthodes

8 512 patients âgés de 60 à 79 ans des deux sexes représentant en 1998 la population du même âge suivis 7,8 ans.

Résultats

Parmi les 5 374 non fumeurs sans pathologie cardiovasculaire préalable la cotininémie moyenne était de 0,15 ng/mL. Par rapport aux non fumeurs à cotininémie ≤ 0,05 ng/mL des niveaux plus élevés ne montraient qu’une faible association avec la survenue d’IDM (RR : 0,92 ; 1,07 et 1,09 pour respectivement des cotininémies de 0,06 à 0,19 ; de 0,2 à 0,7 et 0,71 à 15 ng/mL, sans significativité. Les risques relatifs équivalents pour les AVC étaient de 0,82 ; 0,74 et 0,69, NS. Après ajustements multiples ces résultats persistaient.

Conclusion

Chez ces patients, le tabagisme passif – ici le plus souvent à faible niveau – n’est pas lié au risque d’AVC ou au risque coronaire sans que l’on puisse ici écarter la possibilité d’un modeste effet aux doses élevées.

Commentaires

L’effet de l’interdiction de fumer dans les lieux publics à Rome en Italie sur les événements coronaires aigus (G. Cesaroni et al. Circulation, 2008 ; 117 : 1183-1188) montrait une réduction statistiquement significative des événements cardiovasculaires. La morbi-mortalité coronaire attribuable au tabagisme passif (J. Heidrich et al. Eur Heart J, 2007 ; 28 : 2498-2502) dépend fortement des différentes définitions ; néanmoins rien qu’en Allemagne 6 décès coronaires et 10 coronaropathies par jour pourraient lui être dus. Chez les Chinoises n’ayant jamais fumé l’exposition au tabagisme passif augmente modérément le risque de mortalité toutes causes et le risque de cancer du poumon comme de maladies cardiovasculaires (W. Wen et al. BMJ, 2006 ; 333 : 376). Dès 1999 une méta-analyse montrait une discrète augmentation du risque de cardiopathie ischémique liée au tabagisme passif, discrète à titre individuel mais rapporté à l’ensemble de la population, du fait de la grande fréquence du tabagisme passif, ce surcroît est probablement important en termes de Santé publique (J. He et al. N Engl J Med, 1999 ; 340 : 920-926) et finalement on retrouvait un RR de 1,23 pour les patients exposés passivement à moins[...]

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