Cœur et cocaïne

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La cocaïne (benzoylméthylecgonine) est un alcaloïde contenu dans la feuille de l’arbuste Erythroxylon coca. Initialement utilisée sous forme de macération des feuilles dans le vin, la cocaïne connaît ses heures de gloire en Europe fin XIXe comme stimulant et aphrodisiaque. En 1861, Albert Niemann purifie l’alcaloïde en solution dans l’acide chlorhydrique. La cocaïne hydrochloride se présente sous forme d’une poudre permettant son utilisation en médecine comme anesthésique en chirurgie ophtalmologique dès 1884, ou dans le traitement des céphalées, des troubles digestifs et de la cachexie.

Peu à peu discréditée en raison de ses effets arythmogènes (Orr Anesthesia 68), la cocaïne perd progressivement son statut de médicament au profit de celui de drogue dans le début des années 1960. Aux Etats-Unis, le développement du free-basing en 1985, technique de dissolution à chaud de la cocaïne hydrochloride en milieu basique (ammoniaque ou bicarbonate de sodium), permet d’obtenir un précipité de cocaïne base (crack). Insoluble dans l’eau, le crack peut être vaporisé à chaud, permettant son inhalation par voie respiratoire. Alors que l’usage du crack est resté limité aux populations noires dans les quartiers défavorisés, la consommation de cocaïne n’a cessé d’augmenter dans les différents pays, y compris la France.

La cocaïne est devenue la deuxième substance illicite la plus consommée après le cannabis. On estime en effet que 5 % de la population européenne âgée de 15 à 64 ans a déjà expérimenté l’usage de cocaïne et que 3,7 % en consomment régulièrement. Chez les jeunes de 17 ans, la cocaïne est avec l’alcool le produit dont l’expérimentation augmente le plus alors que celles de cannabis et de tabac diminuent. En France, en 2005, l’usage de cocaïne concernait 1 % des personnes âgée de 15 à 39 ans, selon l’OFDT, ce chiffre a triplé entre 2000 et 2008 (ESCAPAD). Parallèlement, le nombre d’interpellations pour usage de cocaïne a été multiplié par 5 depuis[...]

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À propos de l’auteur

Unité de Gastroentérologie, Pôle Médical, Centre Hospitalier Léon Binet et CSAPA Alcool, Provins.