Glaucome: quoi de neuf ?

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Mais, dès à présent, il est possible d’imaginer (sans naturellement pouvoir être exhaustif) quelles seront les domaines de la glaucomatologie qui profiteront de réels progrès dans les années à venir… et les innovations technologiques s’y tailleront certainement la part du lion.

Pressions intra-oculaires, artérielle… et autres

Robert Weinreb a présenté à Madrid un magnifique exposé sur les fluctuations de la pression intra-oculaire (PIO) et ses rapports avec la pression de perfusion oculaire. De nombreux travaux confirment effectivement que les fluctuations de la PIO sont délétères pour la tête du nerf optique, d’autant plus probablement que la PIO basale est basse. La variabilité des mesures de la PIO a d’ailleurs été bien démontrée dans l’étude OHTS [1]. Deux fois sur trois, les pics pressionnels surviennent en dehors des heures de travail. La nuit apparaît vraiment comme une période dangereuse pour les patients glaucomateux : la PIO y est souvent plus élevée, alors que la tension artérielle (TA) est plus basse. Il faut donc privilégier les hypotonisants oculaires les plus efficaces à abaisser la PIO à cette période critique du nycthémère, c’est-à-dire les prostanoïdes, les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique et aussi la pilocarpine (mieux tolérée précisément lorsqu’elle est instillée au coucher). En revanche, les collyres bêta-bloquants comme les alpha-agonistes abaissent peu la PIO durant le sommeil.

Joseph Flammer est venu présenter ses travaux sur le flux sanguin oculaire, qui renforcent la démonstration précédente : une TA trop basse, trop instable, des dips nocturnes marqués ou un terrain vaso-spastique sont des facteurs de risque d’évolution du glaucome. Plusieurs travaux récents confirment aussi l’agressivité et l’amplitude des fluctuations de la perfusion oculaire, particulièrement dans le glaucome à pression normale [2, 3].

Dès lors, parallèlement à l’intérêt de réaliser un holter de la TA pour repérer ces creux de la perfusion oculaire, les tentatives techniques de mesurer la PIO tout au long du nycthémère se multiplient. Parmi elles, la lentille suisse Triggerfish de Sensimed, qui intègre un tensiomètre électronique relié à une antenne située autour du cou du patient, pourrait permettre bientôt la réalisation d’un véritable holter de la PIO en pratique clinique courante [4].

L’intervention de la pression du liquide céphalo-rachidien sur la tête[...]

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