Aspects psychologiques après une chirurgie bariatrique

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Confrontées à de fréquents échecs des prises en charges usuelles (diététique, activité physique, approche cognitivo-comportementale, médicaments), stratégies parfois accompagnées d’un soutien psychologique, certaines personnes obèses ont recours à une chirurgie bariatrique afin de perdre du poids, avec comme objectif une amélioration de leur état somatique, psychologique, et/ou social. La chirurgie s’accompagnant d’une perte de poids rapide et importante, de l’ordre de 20 à 30 % du poids initial, il peut s’ensuivre un retentissement sur la sphère psychologique en général, sur l’humeur en particulier.

Même si la plupart des études montrent une stabilité [1, 2], voire une amélioration de l’humeur à 6 et 12 mois d’une chirurgie bariatrique [3], certains auteurs [4] considèrent que, dans la mesure où le poids constitue dans un certain nombre de cas “une protection”, la perte de poids induite par la chirurgie pourrait engendrer sensibilité et fragilité postopératoires, des troubles de l’humeur, des affects dépressifs ou des angoisses. Certains décrivent un caractère moins jovial et convivial qu’auparavant ; et d’autres, au contraire, relatent une euphorie face à cette perte de poids.

Dans notre expérience, la chirurgie de l’obésité peut avoir divers retentissements sur l’humeur des patients ; retentissements étroitement dépendants de leur histoire de vie et de poids, de leur histoire avec la chirurgie. Les situations sont en réalité éminemment variables.

Patient présentant un syndrome dépressif avant la chirurgie

Pour illustrer cette problématique par une situation clinique, on peut citer le cas d’un patient qui présentait une symptomatologie dépressive avant l’intervention chirurgicale. La prise de poids débute dans l’enfance, dans un contexte d’obésité familiale et d’hyperphagie. Son poids se maintenait dans une relative stabilité jusqu’à l’arrêt du sport et l’entrée dans la vie active, majorant sa prise de poids. L’analyse plus détaillée de l’histoire pondérale et psychologique révèle des événements de vie douloureux, retentissant sur son humeur et contribuant manifestement à l’aggravation de l’excès de poids. La répétition de régimes restrictifs, d’échecs des tentatives de perte de poids n’a fait qu’aggraver l’altération de l’image et de l’estime de soi, et a ainsi confronté le patient aux frustrations et échecs, dans un processus d’autoaggravation.

Dans la perspective d’une indication[...]

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À propos de l’auteur

Psychologue Clinicienne, Service de Nutrition, Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt.