Imagerie de la dysfonction de prothèse

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L’analyse des dysfonctions de prothèses valvulaires reste un challenge pour le cardiologue, en raison de leur prévalence modeste et de la variété des prothèses biologiques ou mécaniques (modèles, tailles, positions, orientations), rendant compte de la complexité de leur sémiologie, y compris pour les centres de chirurgie cardiaque. Cette grande variété géométrique rend l’étude échographique (ETT ou ETO) parfois délicate en l’absence de repères précis sur l’anatomie postopératoire.

En ultrasons, si la sémiologie Doppler est particulièrement informative, les matériaux non biologiques qu’elles renferment se prêtent particulièrement mal à l’étude par ultrasons et génèrent autant d’artefacts plus ou moins aveuglants en arrière de la prothèse. En IRM, ces mêmes matériaux ne renvoient aucun signal. Pour cette raison, le radiocinéma est resté jusqu’à présent le complément naturel de l’échographie pour l’étude des éléments synthétiques fixes ou mobiles, mais sa nature bidimensionnelle en projection et l’absence de visualisation des tissus biologiques laissent des zones d’ombre entre ces deux techniques.

Aujourd’hui, les avancées les plus significatives sont liées au développement de l’imagerie 3D, parallèlement en ultrasons et en rayons X. Notamment grâce aux gains de puissance informatique, l’échographie cardiaque 3D, essentiellement transœsophagienne, et le scanner cardiaque atteignent aujourd’hui une maturité technique qui permet leur utilisation en pratique quotidienne pour la détection des dysfonctions et de leur mécanisme. Désormais, la manipulation 3D en temps réel est possible, de façon analogue à l’imagerie 2D, avec bascule instantanée et transparente entre les deux modalités, pour se focaliser non plus sur l’outil mais sur la pathologie. Cependant, certaines spécificités de l’imagerie 3D doivent rester à l’esprit, et obligent à une lecture critique de ces images spectaculaires.

Les données 3D peuvent être visualisées selon deux modalités : multiplan ou rendu volumique (volume rendering en anglais, VR). Le mode multiplan recalcule une image 2D selon un plan de coupe oblique totalement libre dans le bloc de données 3D ; la sémiologie est très proche de l’imagerie 2D, mais doit tenir compte de l’anisotropie des données en échographie. En VR, l’application présente une vue en volume et colorée qui se veut réaliste, avec des effets d’éclairage et d’ombrage paramétrables pour renforcer la sensation de profondeur en attendant l’arrivée des écrans/lunettes 3D ; la sémiologie est très différente, plus intuitive, et donne surtout des informations morphologiques[...]

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À propos de l’auteur

Hôpital Jacques Cartier, Massy.