Les pièges de la radiologie du thorax

0

Le passage de l’imagerie classique à l’imagerie numérique a réduit les artefacts liés à la technique. En effet, les cassettes, les écrans renforçateurs, les films, leur développement en étaient fréquemment la cause. Mais les détecteurs plans peuvent également créer des artefacts.

La radiographie de thorax doit être réalisée sans que le patient porte de vêtement, les vêtements pouvant être responsables d’images d’addition par eux-mêmes ou par leurs boutons, dessins et incrustations (fig. 1).

Des pathologies des tissus mous (hémangiome cutané) ou osseuses peuvent simuler des pathologies intrathoraciques. Chez les jeunes filles aux cheveux longs, de nombreuses images pièges peuvent être créées [1]. En cas de doute, il ne faut pas oublier d’examiner le patient, et de réaliser éventuellement une radiographie en incidence de profil pour mieux préciser la localisation de l’image (intraparenchymateuse, intrathoracique ou au sein des tissus mous). Rappelons qu’en pédiatrie, afin de réduire l’irradiation, la réalisation d’une incidence de profil n’est pas systématique en dehors de la recherche d’adénopathies ou de métastases pulmonaires. Dans les autres cas, l’incidence de profil est faite à la demande du radiologue après avoir analysé l’incidence de face.

Le positionnement de l’enfant peut être responsable d’une anatomie paraissant inhabituelle. Chez le nourrisson, un certain nombre d’équipes, dont la nôtre, utilisent un statif permettant de réaliser, dès que l’enfant tient sa tête, une radiographie de thorax de face en position verticale et en incidence antéropostérieure. Très souvent, les enfants sont installés dans le statif en hyperlordose. Les clavicules sont alors projetées au-dessus des deux poumons, les côtes sont horizontalisées, pouvant simuler une distension thoracique (fig. 2). L’installation du nourrisson en décubitus peut entraîner des plis cutanés [2]. Ces plis peuvent simuler sur la radiographie un pneumothorax (fig. 3). Pour ne pas se tromper, il faut regarder si la ligne formée par le pli ne sort pas du thorax et si du parenchyme pulmonaire persiste en dehors de celle-ci.

Si le nourrisson n’est pas positionné strictement de face, il est possible de faire apparaître les points d’ossification du sternum (cette situation est plus fréquente lors de la réalisation des radiographies de thorax des nouveau-nés en réanimation ou en néonatologie). Le positionnement de face de l’enfant est une exigence sur laquelle il est difficile de transiger. Les radiologues pédiatres sont habituellement plus tolérants avec des radiographies qui ne sont pas réalisées en inspiration. Une mauvaise inspiration augmente la[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Radiologie, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.