Metformine et cancer

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Les principales complications des diabètes restent les complications micro- et macrovasculaires. Ces dernières réduisent significativement l’espérance de vie des patients diabétiques, en particulier ceux de type 2. Récemment, une littérature basée sur de nombreuses études épidémiologiques a mis l’accent sur un risque plus élevé de cancers dans les populations diabétiques de type 2 par rapport à la population générale. Les cancers concernés sont les cancers du pancréas, du côlon et du sein [1, 2].

Le diabète est également un facteur de risque de surmortalité des patients atteints d’un cancer (surrisque d’environ 40 %) par rapport aux patients non diabétiques [3]. Un facteur qui semble important à prendre en compte dans la relation diabète de type 2 et risque plus élevé de développer un cancer est l’insulinorésistance. Celle-ci, par l’hyperinsulinisme qui la caractérise, pourrait jouer un rôle non négligeable dans ce risque. En effet, l’insuline est non seulement la seule hormone hypoglycémiante, mais c’est aussi un facteur de croissance puissant, en particulier par le biais des IGF (insulin-like growth factors) [2]. L’insulinorésistance pourrait également expliquer le risque plus élevé de cancers dans la population obèse non diabétique [1].

L’hyperglycémie chronique est un autre facteur important à prendre en compte. Les cellules cancéreuses en croissance ont besoin de sources d’énergie, et le glucose est une excellente source d’ATP. D’autre part, la transition G1/S du cycle cellulaire dépend de la disponibilité en glucose, ce qui pourrait être un autre mécanisme du lien entre hyperglycémie et cancer. Mais il ne faut pas oublier que d’autres facteurs comme l’âge, la sédentarité, le régime alimentaire, le tabac et les facteurs familiaux de susceptibilité aux cancers sont autant de facteurs de risque qui peuvent également se cumuler dans la population diabétique.

Plusieurs études observationnelles ont montré que la metformine réduit l’incidence de divers cancers dans la population diabétique de type 2 [4-11]. Cette constatation, étonnante, a pourtant été confirmée dans de nombreuses études. A l’inverse, il n’y a pas encore de consensus sur le rôle éventuellement délétère des agents pharmacologiques[...]

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À propos de l’auteur

Service de Diabétologie- Endocrinologie-Nutrition, CHU Bichat Claude Bernard, PARIS.