Toxémie gravidique et rétine

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La prééclampsie se définit par l’association d’une HTA au cours de la grossesse et d’une protéinurie ≥ 300 mg/24 h ou ≥ 1+ à la bandelette urinaire. Sa fréquence se situe entre 2,5 % et 6,5 % dans les grossesses à bas risque [3-6], et 20 % à 25 % chez les patientes à haut risque (hypertension chronique, antécédent de prééclampsie, Doppler utérin pathologique, grossesse multiple, diabète insulinodépendant) [7, 8]. En France, deux études retrouvaient une fréquence à 1,1-1,5 % chez les nullipares [9, 10], et à 0,4 % chez les multipares [9]. Les facteurs de risque de développer une prééclampsie sont : nulliparité, grossesse gémellaire, prééclampsie antérieure, âge maternel < 17 ans ou > 40 ans, diabète, obésité, HTA chronique préexistante, un syndrome des anticorps antiphospholipides [11].

La prééclampsie sévère se définit par la présence d’un seul critère parmi : une PAS ≥ 160 mm Hg et une PAD ≥ 110 mmHg, une protéinurie ≥ 5 gr/24 h, un œdème aigu pulmonaire, oligurie < 500 mL/24 h, créatinine sérique > 120 µmol/L, hémolyse, thrombopénie (< 100 000/µl), élévation des transaminases sériques (ASAT > 2 fois la normale), la présence de céphalées, de troubles visuels et d’épigastralgies.

L’éclampsie correspond à l’ajout de crise convulsive tonico-clonique au tableau de prééclampsie. Sa fréquence est évaluée à 0,1 % des grossesses.

Physiopathologie

Le flux sanguin est autorégulé au niveau de la circulation rétinienne et sous contrôle du système nerveux sympathique pour la circulation choroïdienne. Les manifestations rétiniennes au cours de l’HTA gravidique sont secondaires à une vasoconstriction artériolaire.

En cas d’hypertension aiguë, il survient une vasoconstriction des artérioles rétiniennes pour maintenir un débit sanguin stable. Cette vasoconstriction est à l’origine d’une rétinopathie hypertensive. Ce rétrécissement artériolaire est transitoire et disparaît après normalisation de la tension artérielle.

Au niveau de la choriocapillaire, la vasoconstriction induit de petits infarctus localisés à la choriocapillaire, ce qui engendre secondairement des infarctus de l’épithélium pigmentaire (EP) adjacent. L’ischémie de l’EP se manifeste par une[...]

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