En post-infarctus du myocarde, elle participe à la formation des deux types de fibroses, réparatrice et pathologique, qui sont intimement liées. Cette hormone, découverte il y a 60 ans dans le cortex surrénalien, est en fait synthétisée au niveau de nombreux tissus, notamment du cœur et des vaisseaux, où elle joue un rôle autocrine, paracrine mais également endocrine. L’angiotensine 2 endogène présente dans ces tissus ainsi que le stress oxydatif au niveau vasculaire sont les principaux facteurs à l’origine de sa synthèse. Les actions de l’aldostérone sont multiples sur le système cardiovasculaire, intervenant en dehors de la régulation de la volémie et des processus fibrotiques, au niveau de la coagulation, des processus ischémiques, des courants ioniques potassiques avec donc des effets arythmogènes. L’aldostérone participe ainsi aux différentes étapes du remodelage ventriculaire du post-infarctus, intervenant notamment à la phase très précoce du remodelage électrique, survenant dès les premières minutes après l’infarctus, qui précède le remodelage mécanique.
Expérimentalement, les antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes (ARM) bloquent le remodelage mécanique. Les manipulations génétiques chez les rats confirment le rôle de l’aldostérone. Spontanément, chez les rats hyposécréteurs d’aldostérone ou sous l’effet de l’éplérénone chez les rats hypersécréteurs d’aldostérone, on assiste à un blocage du remodelage après un infarctus avec une diminution de l’expression des gènes du collagène de type 1 et du type 3, une cicatrice plus musculaire et moins fibreuse. Ces expérimentations animales ont révélé que les effets des ARM vont au-delà du simple blocage de l’aldostérone seule, car ils bloquent les effets de l’hyperaldostéronisme mais également de l’hypercorticisme. En effet, les glucocorticoïdes stimulent les récepteurs minéralocorticoïdes, les ARM en bloquant ces récepteurs ont une action à la fois sur l’aldostérone et sur l’excès de cortisol.
Chez l’homme, cette activation neuro-hormonale, très précoce au cours de l’infarctus, est associée à une surmortalité, tant à la phase aiguë qu’à moyen et long terme. Les taux d’aldostérone et de cortisol sont ainsi des facteurs indépendants de mortalité en post-infarctus. L’éplérénone, en post-infarctus du myocarde, diminue les taux des PIIINP, qui est un marqueur du turnover du collagène, traduisant une diminution des processus fibrotiques et une prévention du remodelage. Les effets bénéfiques des ARM ne se limitent pas au myocarde. L’administration intraveineuse de soludactone au cours d’une angioplastie primaire améliore la reperfusion coronaire. L’aldostérone intervient donc à de nombreuses étapes du remodelage ventriculaire du post-infarctus et les ARM sont au centre de sa prise en charge thérapeutique.
En clinique, malgré les progrès[...]
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