La raison environnementale qui a contraint l’espèce, sous peine de disparition, à l’impérieuse nécessité de l’ortho-statisme reste hypothétique, mais une chose est certaine : le système circulatoire a dû faire un gros effort pour s’y adapter. En effet, le cerveau doit rester normalement irrigué alors qu’en position debout la pesanteur (on passe de Darwin à Newton !) s’y oppose, faisant refluer le sang vers la partie inférieure du corps. Le système circulatoire eut à relever ce défi non pas de façon permanente mais paroxystique : l’Homme n’était pas “que” debout, il devait passer de longues heures allongé (c’est encore le cas !), puis brusquement se dresser sur ses membres inférieurs.
Le stress tensionnel est énorme et immédiat et, en l’absence de compensation circulatoire instantanée, le cerveau n’étant plus vascularisé, la position couchée aurait été immédiatement reprise ! Si la régulation physiologique grâce à un baroréflexe efficace sort généralement vainqueur de ce conflit entre orthostatisme et gravitation, la physique reprend parfois le dessus. Lorsqu’il ne s’agit que d’un retard minime et intermittent dans la mise en route du baroréflexe, cela se traduit par une brève sensation vertigineuse, mais en cas de dysfonction grave et permanente il en résulte une impossibilité de maintien de la station debout [1].
Tester les capacités du baroréflexe a longtemps été considéré par les cliniciens comme un passe-temps pour physiologistes, spécialistes de la recherche en apesanteur. Il a fallu un article de R.A. Kenny dans le Lancet en 1986 pour que brusquement le test d’inclinaison (TI) fasse irruption dans l’univers de l’exploration cardiologique. Il est en effet rapporté dans cet article princeps que les patients qui faisaient des syncopes “inexpliquées” avaient un TI positif avec reproduction des symptômes alors qu’il ne provoquait rien chez les témoins [2]. Le TI (ou tilt test des Anglo-Saxons) était né !
Les protocoles initiaux
Comme pour tout examen complémentaire, cette première étape de découverte a été suivie par une période de plusieurs années au cours[...]
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