Le caractère multifactoriel des chutes chez le sujet âgé explique qu’elles sont considérées comme un syndrome gériatrique, et que la prise en charge du sujet âgé chuteur doit être globale, médico-psycho-sociale.
Le cardiologue doit bien comprendre que les séparations classiques chute mécanique/chute d’origine indéterminée et chute/syncope sont dépassées : les causes de chute sont multiples et souvent intriquées et la distinction entre chute et syncope – théoriquement évidente – est en pratique difficile car les données de l’interrogatoire sont souvent imprécises, surtout lorsqu’il existe des troubles cognitifs.
Ce dossier de Réalités Cardiologiques aborde donc quelques questions que peuvent se poser les cardiologues lorsqu’ils sont face à un patient âgé qui a chuté. La conduite de l’examen clinique, préalable à toute prise en charge, est traitée par Hélène Hénique et Charles-Emmanuel Geffroy. L’examen clinique habituel est insuffisant, et il doit en fait comprendre une évaluation gériatrique plus globale. Celle-ci n’est évidemment pas du ressort des cardiologues mais doit s’intégrer dans la collaboration entre spécialistes. L’équipe mobile gériatrique peut faire l’interface.
Les causes des chutes sont nombreuses, souvent intriquées et certaines sont communes aux syncopes. Tous les chuteurs ne doivent évidemment pas être évalués comme des personnes ayant fait une syncope, mais il serait dangereux de ne pas évoquer les causes cardiovasculaires de “malaise” et de perte de connaissance au décours d’une chute. Joël Belmin et Patrick Friocourt rappellent les principales causes cardiovasculaires de chutes. La recherche d’une hypotension orthostatique est un geste simple qui devrait compléter tout examen clinique du sujet âgé et toute consultation cardiologique : les tensiomètres automatiques facilitent cet acte de bonne pratique. La prise en charge de l’hypotension orthostatique reste néanmoins difficile chez le sujet âgé.
Les indications des traitements antithrombotiques se sont élargies car leur bénéfice a été largement démontré dans un certain nombre de pathologies, notamment dans la fibrillation atriale qui est présente chez 10 à 20 % des sujets de plus de 80 ans. L’évaluation du rapport bénéfice/risque est aidée par l’utilisation de scores dont les items sont parfois communs. La chute et le risque de chute sont souvent évoqués et représentent pour beaucoup, gériatres ou non, un frein ou une contre-indication aux traitements antithrombotiques puissants. Excès de prudence ? Risque inconsidéré ? Méconnaissance des risques spontanés ou du risque iatrogène réel ? Ces questions sont abordées dans l’article Chute et anticoagulation de Marion Andro et Armelle Gentric.
Et après la chute ? Après les explorations, tout n’est pas fini, et on serait même tenté de dire que tout commence,[...]
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