WHI : 10 ans après !

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L’étude a retrouvé, dans le groupe THM, un risque significativement accru de maladies coronariennes de 1.29 (1.02-1.63), de cancer du sein invasif de 1.26 (1.00-1.59), d’accident vasculaire cérébral de 1.41 (1.07-1.85) et d’embolie pulmonaire de 2,13 (1.39‑3.25). Pour les effets bénéfiques, les auteurs ont noté un risque significativement diminué de fracture du col du fémur de 0.66 (0.45-0.98) et de cancer colorectal de 0.63 (0.43-0.92). Les autres résultats : diminution non significative des cancers de l’endomètre : 0.83 (0.47-1.47), et des morts par autre cause de 0.92 (0.74‑1.14). Les risques globaux ont excédé les bénéfices rapportés, et de ce fait, l’étude a été interrompue prématurément après 5,4 années de suivi au lieu des 8 prévues. Une revue récente des résultats ne modifie pas fondamentalement les résultats, excepté le risque de cancer du sein chez les femmes ne recevant que des estrogènes conjugués équins [Manson 2013].

La diffusion internationale de ces résultats a entraîné une réduction importante des prescriptions de traitement hormonal de la ménopause qui persistent plus de 10 ans après cette publication et sont chiffrés à la baisse de 74 % de prescription des THM, et cela probablement en raison d’une attitude conforme au principe de précaution. En France, le THM est différent, et de nombreux experts ont insisté pour réduire les risques, l’administration d’hormones bio-identiques, d’utiliser la voie percutanée ou transdermique et le respect de la fenêtre d’intervention dans les années suivant l’instauration de la ménopause.

Il est donc temps, 10 ans après la WHI, que l’intérêt du THM soit réactualisé. C’est ce que permet ce dossier de Réalités en Gynécologie-Obstétrique, où quatre grands chapitres seront revus : le point concernant les risques cardiovasculaires et le THM, l’évolution de la prévention de l’ostéoporose, l’analyse du risque de cancers chez la femme et THM, et enfin, une réflexion sur les conséquences de la WHI pour la santé des femmes ménopausées.

En médecine, rien ne doit être figé et les progrès fondés sur les preuves ne peuvent se contenter d’analyses partielles tant les conséquences sur le long terme, du fait d’une population vieillissante, constituent des enjeux de santé publique. L’évolution de l’espérance de vie et l’objectif de prévention des handicaps restent d’une grande actualité. Le rôle du médecin est actuellement tourné vers une prise en charge globale de la personne avec le dépistage individuel des risques, l’appréhension des caractéristiques cliniques et des souhaits de la patiente afin de les intégrer dans la balance bénéfices/risques. La notion de contrat thérapeutique avec chaque patiente ne peut reposer que sur une confiance mutuelle, une information claire et une évaluation personnalisée des risques. Ne doutons pas[...]

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À propos de l’auteur

Président du Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal (GEMVI), CHU, NANTES.