Cœur d’athlète ou cardiomyopathie hypertrophique ? Doit-on tenir compte de l’origine ethnique ?

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Le terme “cœur d’athlète” regroupe l’ensemble des modifications cliniques, électriques, morphologiques et fonctionnelles induites par la pratique d’un entraînement physique intense et prolongé. Dans l’immense majorité des cas, ces adaptations physiologiques sont modérées et asymptomatiques et ne posent pas de problèmes diagnostiques. Rarement (3-5 % des cas), elles peuvent poser des problèmes de diagnostic différentiel avec une cardiomyopathie et en particulier avec la cardiomyopathie hypertrophique (CMH). Ce diagnostic étiologique est cependant essentiel pour ne pas laisser pratiquer un patient avec une CMH qui est la cause principale de mort subite lors du sport intense avant 35 ans [1], mais aussi pour ne pas abusivement interdire le sport de compétition à quelqu’un dont cela peut être le métier [2].

Le cœur d’athlète : une origine multifactorielle

Le cœur d’athlète, qui concerne toutes les discipline sportives et pas seulement les spécialistes d’athlétisme, ne -s’observe que pour une pratique d’au moins 8 heures par semaine et à une intensité supérieure à 60 % de la consommation maximale d’oxygène. Ce diagnostic ne dit donc pas être utilisé abusivement chez des sujets se présentant comme des “grands sportifs”. La physiopathologie du cœur d’athlète est multifactorielle comme en témoigne la grande variabilité interindividuelle de ses signes. Outre le terrain génétique et le type d’entraînement, le sexe, l’âge mais aussi, hélas, la prise éventuelle de produits interdits jouent un rôle [3, 4]. En bref, les adaptations sont plus marquées chez les sportifs adultes masculins spécialistes de disciplines endurantes (courses de longue distance, ski de fond…) ou mixtes (cyclisme, aviron, canoë-kayak, football…). Plus récemment, l’impact potentiel de l’origine ethnique et en particulier africaine a été rapporté [2, 4].

Chez le sédentaire, à notre connaissance, il n’a pas été établi, sur de grandes populations, de critères échographiques précis d’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) adaptés à l’origine ethnique. Il semble que les critères échographiques[...]

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À propos de l’auteur

Explorations Fonctionnelles-Unité Biologie et Médecine du Sport, Hôpital Pontchaillou-Université, RENNES. Club des Cardiologues du Sport.