L’insuffisance mitrale (IM) dystrophique (dégénérative) est actuellement la plus prévalente des IM primaires, avec 60-70 % des cas, et regroupe un grand spectre de présentations [1]. Deux types sont essentiellement reconnus : la dégénération myxomateuse est une maladie génétique menant à une IM significative vers 30-40 ans, tandis que la déficience fibroélastique est d’étiologie inconnue et engendre typiquement un prolapsus isolé chez le sujet âgé. La pathophysiologie résulte d’une anomalie du tissu valvulaire par dépôt de mucopolysaccharides au niveau de la pars spongiosa, avec épaississement et protubérance des feuillets ainsi qu’une élongation et/ou rupture de cordage entraînant soit une ballonisation, un prolapsus ou une éversion complète d’un feuillet dans l’oreillette gauche “flail”. L’atteinte peut être limitée à un seul feuillet ou généralisée, tel que rencontré dans la maladie de Barlow.
Suivant l’évaluation initiale regroupant l’histoire clinique et l’échocardiographie au repos, l’intervalle du suivi devrait être adapté à la condition du patient. Pour un patient asymptomatique avec IM modérée, une évaluation à intervalle de 2 ans est raisonnable, tandis qu’en présence d’une IM sévère, une évaluation annuelle est souhaitable. En présence d’une fraction d’éjection entre 60-65 % ou d’un diamètre télésystolique du ventricule gauche proche de 40 mm, l’évaluation devrait être rapprochée à 6 mois. Pour les patients asymptomatiques avec IM sévère, le taux estimé à 5 ans de décès de toutes causes, de décès de cause cardiaque ou d’événements cardiaques (décès, insuffisance cardiaque ou fibrillation auriculaire nouvelle) est respectivement de 22 %, 14 % et 33 %.
Après 10 ans de suivi, un événement cardiaque survient chez la plupart des patients, et la chirurgie est nécessaire chez au moins 90 % des cas [1]. Certains facteurs permettent d’identifier les patients à plus haut risque d’événements : l’âge, l’apparition récente d’une fibrillation auriculaire, une surface de l’orifice régurgitant (SOR) ≥ 40 mm², une diminution de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (< 60 %), une augmentation du diamètre télésystolique du ventricule gauche (≥ 45 mm,[...]
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