Après les autorisations de commercialisation accordées ces derniers mois en Europe et aux états-Unis, l’alirocumab et l’évolocumab pourront être prescrits à certains patients, à des conditions et coûts qui dépendront des réglementations et systèmes de fixation des prix des divers pays concernés. Pour la France, il faudra attendre encore plusieurs mois, délai nécessaire au passage en Commission de transparence et, en cas d’avis favorable, à une prise en charge par la solidarité nationale, au passage devant le Comité économique des produits de santé et enfin à une parution dans le Journal officiel.
Les anti-PCSK9 sont l’aboutissement d’une belle histoire médicale, débutée en 2003. Cette histoire a profité de l’exploration d’une anomalie génétique et du développement progressif de la technique des anticorps monoclonaux humanisés. Elle a permis, en une dizaine d’années, de développer des molécules permettant de diminuer, toutes molécules et études confondues, en moyenne de 47 % le LDL-cholestérol et d’augmenter en moyenne de 6 % le HDL-cholestérol. Ces données sont issues d’une méta-analyse (Ann Intern Med, 2015 ; doi:10.7326/M15-0920), indiquant de même que les anti-PSCK 9 pourraient également réduire la mortalité totale de 55 %, la mortalité cardiovasculaire (CV) de 50 % et le risque d’infarctus du myocarde de 51 %. Ces molécules sont des anticorps monoclonaux utilisables par voie injectable sous-cutanée.
Quoi qu’il en soit de cette belle histoire, la mise à disposition de ces molécules soulève plusieurs questions aux plans individuel, médical et surtout sociétal. L’objectif de ce billet est de présenter quelques éléments de ces trois types de problèmes source de débats.
Le problème individuel
La première interrogation posé par ce type de traitement concerne son acceptabilité par les patients. En effet, il s’agit d’un traitement préventif et non curatif, administré en injection sous-cutanée tous les 15 ou 30 jours et a priori de façon indéfinie.
Certes, tout a été fait pour que l’injection soit aisée et quasi indolore, mais le problème de l’acceptabilité n’est pas là. Il faut en effet que le patient accepte, psychologiquement, d’utiliser de façon régulière et prolongée un traitement injectable alors qu’il est difficile pour lui d’appréhender la réalité de son[...]
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