Le rôle clé du cardiologue dans la période vulnérable du patient insuffisant cardiaque

0

L’hospitalisation : une étape décisive dans la vie de l’insuffisance cardiaque

D’après la communication du Pr Nicolas Lamblin (Lille).

Les hospitalisations pour insuffisance cardiaque représentent aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique. En dix ans, leur nombre est passé de 130 000 à 160 000, soit une augmentation de 23 % [1]. Dans le registre OFICA [2], ces hospitalisations concernent, dans 72 % des cas, un patient insuffisant cardiaque connu, déjà hospitalisé ou non.

La première hospitalisation d’un patient pour insuffisance cardiaque marque souvent le début d’une longue histoire, avec une succession d’épisodes de décompensation aiguë. En termes pronostiques, cette première hospitalisation est un tournant dans la vie du patient, avec un taux de survie évalué à 30 % à 5 ans  [3] et un risque de décès particulièrement important dans les premières semaines [4], d’où le terme de “période vulnérable”. La mortalité précoce à 30 jours est évaluée à près de 15 % dans certaines études et n’a quasiment pas été modifiée en 20 ans, malgré tous nos traitements [5]. Avec le temps, le risque de décès décroît : d’un facteur 6 le premier mois (fig. 1), il passe à 2 à 24 mois [6]. Parmi les différentes causes de décès (aggravation de l’insuffisance cardiaque, mort subite, décès cardiovasculaires et décès non cardiovasculaires), la première année, l’étiologie la plus fréquente est l’aggravation de l’insuffisance cardiaque devant la mort subite [7, 8].

Le taux de nouveaux passages aux urgences et/ou de réhospitalisations est également majeur les 100 premiers jours [9] et chaque nouvelle réhospitalisation est associée à un risque important de décès [10] (fig. 2).

La recherche de comorbidités doit faire l’objet d’une enquête minutieuse, car elles sont fréquemment associées au risque de décès et de réhospitalisation. Les comorbidités les plus fréquemment retrouvées sont l’insuffisance rénale, l’anémie, le diabète, la bronchopathie chronique ou l’accident vasculaire cérébral [11].

L’hospitalisation pour insuffisance cardiaque est une opportunité pour optimiser le traitement. Toutes les classes thérapeutiques sont concernées [11], même si cela[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Cardiologie et INSERM U942 “Biomarqueurs et Insuffisances cardiaques”, Hôpital Lariboisière, Paris.