L’insuffisance cardiaque est une pathologie extrêmement fréquente, dans laquelle l’altération de la pompe cardiaque joue un rôle essentiel. Ces dernières années, le rôle des autres organes, reins, muscles périphériques, a été rappelé. Mais l’insuffisance cardiaque s’accompagne également de plus en plus souvent de comorbidités qui ont un rôle important en aggravant la symptomatologie, en diminuant la réponse au traitement et en obérant le pronostic. Si l’anémie est connue comme étant un marqueur de risque, le rôle délétère de la carence en fer n’a été que récemment découvert. Il s’agit pourtant d’un problème fréquent, a priori facile à détecter et à corriger [1].
La carence en fer est sous-estimée dans l’insuffisance cardiaque. Il existe de nombreuses causes à une carence martiale dans l’insuffisance cardiaque : saignements digestifs en rapport avec l’utilisation des antithrombotiques, dénutrition, malabsorption en cas d’œdème intestinal, inflammation de bas grade au long cours… Les symptômes n’étant pas spécifiques, l’évaluation systématique du bilan martial est donc indispensable pour détecter une carence. C’est d’ailleurs ce qui est recommandé dans le bilan initial de tout insuffisant cardiaque par les dernières recommandations de la Société Européenne de Cardiologie en 2012 [2].
La prévalence de la carence martiale
Dans la majorité des études réalisées dans l’insuffisance cardiaque chronique, une prévalence de l’ordre de
30 à 50 % est rapportée, qu’il y ait ou non anémie [2-8]. La prévalence est bien entendu plus importante en cas d’anémie : 43 % des patients anémiques versus 15 % des patients non anémiques avaient une carence en fer dans une étude récente [9]. Nous verrons plus loin que la définition de la carence martiale reste sujette à caution, mais si l’on prend comme référence les données de la biopsie médullaire, une étude en Grèce a trouvé une prévalence de 73 % [10]. Une étude multicentrique française réalisée récemment dans l’insuffisance cardiaque aiguë, CARDIOFER[...]
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