Épidémiologie et facteurs de risque du SCA chez la femme

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Alors que les maladies cardiovasculaires représentent en France la deuxième cause de décès chez l’homme, elles restent la première cause de mortalité chez la femme. Une surmortalité est observée chez la femme en cas de syndrome coronarien aigu (SCA) ; elle est significativement plus importante dès les premiers jours suivant le SCA, puis les différences s’effacent à 1 an [1]. Par ailleurs, les présentations des SCA des femmes diffèrent de celles des hommes en termes de symptomatologie [2], mais également de facteurs de risque [3-7], même chez les plus jeunes [4].

Épidémiologie du SCA chez la femme

La maladie coronarienne aiguë est rarement la première manifestation de la maladie athéromateuse chez la femme [8]. Cependant, celle-ci n’a pas un pronostic anodin. Aux États-Unis, la maladie coronaire touche 43 millions de femmes ; elle est responsable de 400 000 décès annuels. Alors que la mort subite de cause cardiaque concerne 2,4 femmes/10 000 chaque année aux États-Unis, la moitié seulement se savait porteuse d’une atteinte coronaire [9]. En France, les maladies cardiovasculaires sont responsables de 51,4 décès pour 100 000 femmes âgées de 35 à 74 ans, dont 11,9 sont liés à la maladie coronaire [10]. L’analyse des registres français FAST-MI entre 1995 et 2010 montre une augmentation significative de la proportion de femmes jeunes (< 60 ans) touchées par l’infarctus du myocarde (IDM) [11] : moins de 10 % en 1995 et plus de 20 % en 2010. De plus, près de 40 % des SCA admis dans les unités de soins intensifs sont des femmes.

Si l’incidence des maladies cardiovasculaires reste aujourd’hui encore supérieure chez les hommes comparativement aux femmes, elle tend à diminuer depuis 30 ans chez les hommes tandis qu’elle reste stable chez les femmes [12].

Les femmes présentent par ailleurs les taux de complications les plus élevés et les pronostics les plus défavorables. À âge égal, les femmes présentent un pronostic plus sombre, avec des taux de mortalité hospitalière significativement supérieurs à ceux des hommes [13, 14], pouvant parfois dépasser le double. Cette surmortalité est observée également à un âge plus jeune chez les femmes [4, 15]. Cela pourrait être dû à l’effet combiné des facteurs de risque [16], de présentations cliniques d’emblée plus sévères
et/ou moins typiques [17].

La mortalité à 30 jours de l’infarctus du myocarde ne cesse de diminuer, mais elle reste[...]

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À propos de l’auteur

Hôpital Cochin, PARIS.