Alors qu’il y a des recommandations sur l’antibioprophylaxie de l’endocardite infectieuse (EI) depuis plus de 60 ans, ces indications ont été beaucoup réduites, d’abord par les Français en 2002, puis par les Américains en 2007 et par les Européens en 2009. En 2008, les Anglais ont supprimé toute antibioprophylaxie, quels que soient le geste à risque et la cardiopathie à risque. On peut donc poser la question d’une augmentation de l’incidence de l’EI au Royaume-Uni, mais aussi dans les autres pays, dans lesquels les indications de l’antibioprophylaxie n’ont pas été supprimées mais quand même réduites.
Pour quelles raisons les indications d’antibioprophylaxie ont-elles été limitées ?
- parce qu’il n’y a pas de preuve de l’efficacité, ou de l’inefficacité, de l’antibioprophylaxie ;
- parce que les EI surviennent beaucoup plus probablement du fait d’une exposition fréquente à des bactériémies spontanées associées aux activités quotidiennes que du fait des bactériémies causées par un geste dentaire, gastro-intestinal ou génito-urinaire ; l’antibioprophylaxie ne prévient qu’un très petit nombre d’EI ;
- parce que les risques (éventuellement graves) des antibiotiques dépassent les bénéfices, s’il en existe, de l’antibioprophylaxie.
Rappelons que tous les textes de recommandations insistent sur les mesures non spécifiques de prévention de l’EI, et notamment sur la stricte hygiène bucco-dentaire et cutanée.
Depuis la première version des recommandations américaines en 1955 [1], cinq principes fondamentaux sous-tendent les recommandations d’antibioprophylaxie :
- l’EI est une maladie rare, mais grave, et sa prévention est préférable au traitement de l’infection établie ;
- certaines cardiopathies prédisposent à l’EI ;
- les bactériémies de micro-organismes connus pour causer des EI surviennent habituellement lors de gestes dentaires, gastro-intestinaux ou génito-urinaires invasifs ;
- il est prouvé que l’antibioprophylaxie est efficace pour la prévention des EI dans l’EI expérimentale chez les animaux ;
- l’antibioprophylaxie est considérée comme efficace chez les humains pour prévenir les EI associées aux gestes dentaires, gastro-intestinaux ou génito-urinaires invasifs.
Si les quatre premiers principes ne sont pas remis en cause, le cinquième l’est.
Les recommandations françaises, européennes et américaines sont assez similaires [2, 3].[...]
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