Potentiel traumatique de l’événement cardiaque et prise en charge du stress : prévention de la “récidive” ?

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Stress, facteur de risque ?

Même si un stress n’est jamais isolé et que différents stress psychosociaux ont pu aboutir à la pathologie cardiaque actuelle, il semble fondamental de considérer l’événement cardiaque en tant que tel, c’est-à-dire comme traumatique et source de stress majeur. Stress qui se révèle être un facteur de risque sérieux de récidive. En effet, si l’on se réfère à une étude de l’université de Columbia [1], publiée en juin 2012, le choc émotionnel causé par un syndrome coronaire aigu (SCA) peut entraîner une récidive chez 1 patient
sur 8. Après un malaise cardiaque, certains patients sont submergés par l’angoisse de refaire une crise et peuvent développer un réel stress post-traumatique.

Ces chercheurs ont combiné les résultats de 24 études sur le stress post-traumatique regroupant un effectif de 2 383 patients cardiaques. Selon eux, 12 % d’entre eux développeraient ces troubles anxieux. Autrement dit en France, où le nombre de SCA est d’environ 136 000 par an, près de 16 320 personnes seraient concernées, selon cette même étude. De plus, ils ont établi que le stress double les risques de faire un second SCA dans les 3 ans suivant le premier par rapport aux personnes ne souffrant pas de ces troubles. La gravité du SCA n’étant pas un facteur de risque de survenue du stress post-traumatique, on peut donc estimer que la dimension subjective de la prise en compte de cet événement traumatique serait un gage de minoration de la récidive.

Dans ma pratique clinique, à l’issue des premiers entretiens, il ressort que, lors de l’événement cardiaque, le patient est victime d’une atteinte somatique plus ou moins grave vécue comme “subie” (fibrillation atriale, embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral) ou “consentie” (pose d’un pacemaker, défibrillateur, pontage). Cet événement stressant authentique sera désormais pour lui impossible à dénier et aura des conséquences psychiques, somatiques ainsi qu’un retentissement psychosocial en fonction de l’âge de survenue et de la nature de l’événement. Le sujet va se heurter de plein fouet à[...]

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À propos de l’auteur

Service de Cardiologie, Psychologue clinicienne, Hôpital Saint-Antoine, PARIS.