Les interactions entre cœur et rein sont nombreuses, et il n’est pas rare dans les services de cardiologie de prendre en charge des patients qui présentent une insuffisance à la fois cardiaque et rénale. On considère en effet que les patients atteints d’insuffisance rénale chronique présentent 10 à 20 fois plus de décès de cause cardiovasculaire que la population générale [1]. De même, la proportion d’insuffisants rénaux chez les patients insuffisants cardiaque pourrait atteindre 60 % [2]. Pourtant, certains aspects des syndromes cardio-rénaux (SCR) restent mal connus des cardiologues, notamment leur physiopathologie et les aspects néphrologiques de leur prise en charge.
La classification actuelle des syndromes cardio-rénaux en 5 types a été proposée par l’équipe de Claudio Ronco en 2008 [3]. Elle prend en compte le 1er organe atteint et la rapidité d’installation des symptômes (tableau I).
Le syndrome cardio-rénal de type 1
C’est celui auquel sont le plus confrontés les cardiologues d’unités de soins intensifs cardiologiques (USIC). En effet, 25 à 40 % des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque aiguë développeront une insuffisance rénale aiguë [4]. Dans cette entité, la dysfonction cardiaque initiale peut être diverse : décompensation cardiaque aiguë, choc cardiogénique, intervention de chirurgie cardiaque, etc. L’insuffisance rénale, quant à elle, est définie par une augmentation des chiffres de créatinine d’au moins 3 mg/L [5].
La physiopathologie de ce syndrome repose sur deux versants :
>>> Sur le plan hémodynamique tout d’abord, la pression de perfusion rénale (PPR) est égale à la pression artérielle moyenne (PAM) moins la pression veineuse rénale (PVR). Ainsi, chez les patients en état de choc, l’hypotension[...]
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