L’insuffisance mitrale (IM) occupe en Europe le 2e rang des valvulopathies justifiant un traitement chirurgical [1]. L’anatomie et le fonctionnement physiologique de la valve mitrale, plus complexes que ceux de la valve aortique par exemple, expliquent que la régurgitation mitrale soit une pathologie valvulaire polymorphe et plurifactorielle.

On distingue d’un côté les IM primaires, dans lesquelles un ou plusieurs composants de l’appareil valvulaire mitral sont atteints d’une lésion organique intrinsèque (maladie de Barlow, dégénérescence fibro-élastique à l’origine d’un prolapsus valvulaire, séquelle de rhumatisme articulaire aigu), de l’autre les IM secondaires, régurgitations également appelées “fonctionnelles”, le plus souvent consécutives à une pathologie du ventricule gauche (séquelle d’infarctus du myocarde ou myocardiopathie dilatée) perturbant le rôle de l’appareil sous-valvulaire dans le maintien de la continence mitrale.

Cette revue s’intéresse aux indications et principes des techniques de traitement percutané de la régurgitation mitrale primaire.

Quelle place pour les traitements percutanés dans l’insuffisance mitrale primaire ?

La chirurgie y occupe une place de choix. Les traitements chirurgicaux potentiels peuvent consister en un remplacement valvulaire mitral par prothèse mécanique ou biologique, ou une chirurgie conservatrice qui cherchera à réparer en préservant au maximum le complexe valvulaire mitral natif. Le tableau I, issu des recommandations de la Société Européenne de Cardiologie concernant les maladies valvulaires [1], résume clairement les indications de la chirurgie dans ce contexte, qui est au premier rang des solutions thérapeutiques :

• la chirurgie réparatrice doit être privilégiée chaque fois que possible, pratiquée par des équipes entraînées, avec de nos jours des techniques mini-invasives extrêmement performantes ;
• elle est indiquée chez les patients symptomatiques et également chez[...]

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