Cœur et hyperthyroïdie

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“En résumé, je dis que dans le goitre exophtalmique, le cœur peut présenter le plus souvent des altérations variables et temporaires, analogues à celles que l’on observe pendant la grossesse, et que dans quelques cas plus rares, la lésion cardiaque est permanente, mais seulement lorsque la névrose aura eu une longue durée” (A. Trousseau, Du goitre exophtalmique, in Clinique médicale de l’Hôtel-Dieu de Paris, Baillière JB & fils, 1882, tome II ; 551-600).

Les interactions entre les fonctions thyroïdienne et cardiaque sont connues de très longue date, bien avant la compréhension des origines des maladies thyroïdiennes ou même celle du concept d’hormone. Ainsi, dans le traité cité en exergue, Trousseau conclut une longue série d’observations cliniques par cette phrase : “Pour moi, le goitre est une névrose congestive […], cette maladie est une entité morbide parce qu’elle présente des phénomènes spéciaux : palpitations cardiaques, congestion de la glande thyroïde et des globes oculaires [1].”

Jusqu’au milieu du xxe siècle, ce sont en effet souvent les symptômes cardiovasculaires qui révélaient la maladie thyroïdienne et en faisaient le pronostic. Les effets de l’hyperthyroïdie (ou plus exactement de la thyrotoxicose, c’est-à-dire des effets tissulaires de l’excès d’hormones thyroïdiennes, ce qui n’implique pas forcément un hyperfonctionnement de la glande thyroïde) sont maintenant mieux connus, y compris à l’échelon cellulaire, même si cette connaissance reste encore probablement parcellaire et que, sur un plan thérapeutique, ce champ reste encore bien loin de l’evidence-based medicine.

On sait maintenant que les hormones thyroïdiennes régulent de très nombreuses fonctions physiologiques et que la glande thyroïdienne fonctionne sous la dépendance de la stimulation hypophysaire de la TSH (Thyroid Stimulating Hormone) sur un modèle de régulation par une boucle de rétrocontrôle négatif qui permet à l’état normal de maintenir l’équilibre du système. Après un bref rappel sur la physiologie de l’axe thyréotrope, nous aborderons successivement les effets physiologiques des hormones thyroïdiennes sur la fonction cardiovasculaire, puis les conséquences cardiovasculaires[...]

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À propos de l’auteur

Service de Médecine interne, Endocrinologie et Nutrition, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Hôpital de Hautepierre, STRASBOURG