Amiodarone et pathologies thyroïdiennes

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L’amiodarone est un antiarythmique de classe III largement utilisé et efficace dans la plupart des tachyarythmies, notamment celles associées à un infarctus du myocarde ou à une insuffisance cardiaque [1-4]. Néanmoins, l’utilité de ce médicament riche en iode est contrebalancée par ses effets indésirables, notamment thyroïdiens. La prévalence des dysthyroïdies induites par l’amiodarone est de 15 à 20 %. Ses effets thyroïdiens sont dus à un apport iodé important, une cytotoxicité thyroïdienne et un effet sur le métabolisme des hormones thyroïdiennes, responsable d’une hypo- ou hyperthyroïdie.

Le développement d’une hyper- ou d’une hypothyroïdie est dépendant de l’apport iodé antérieur. Les patients habitant dans des régions présentant un apport iodé suffisant sont plus exposés à l’hypothyroïdie, tandis que l’hyperthyroïdie prédomine dans des zones de carence iodée [5, 6]. En Europe, l’incidence de la dysthyroïdie est de 3 pour 100 habitants par an. Il s’agit dans 2/3 des cas d’hyperthyroïdies [7]. L’hypothyroïdie affecte principalement les patients ayant un terrain auto-immun, soit 5 % des patients sous amiodarone. C’est la forme la plus fréquente de dysthyroïdie liée à l’amiodarone aux États-Unis [8].

La prise en charge de l’hyperthyroïdie induite par l’amiodarone (HIA) représente un enjeu majeur pour les cliniciens du fait de sa résistance relative au(x) traitement(s) antithyroïdien(s) et du risque accru de récidive des troubles de rythme [9, 10]. En effet, l’HIA augmente la morbi-mortalité cardiovasculaire chez des patients déjà “fragiles” au niveau cardiaque, une récidive de l’hyperthyroïdie serait donc mal tolérée.
À ce jour, l’arrêt de l’amiodarone est recommandé dans tous les types d’hyperthyroïdie. Cependant, de nouvelles études ont évalué l’impact[...]

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À propos des auteurs

Service d’Endocrinologie, Diabétologie et Maladies métaboliques, CHU de CLERMONT-FERRAND. Laboratoire GReD : UMR Université Clermont Auvergne-CNRS 6293, INSERM U1103, AUBIÈRE

Service d’Endocrinologie, Diabétologie et Maladies métaboliques, CHU de CLERMONT-FERRAND. Laboratoire GReD : UMR Université Clermont Auvergne-CNRS 6293, INSERM U1103, AUBIÈRE