“Il n’y a peut-être rien eu dans notre histoire de si éphémère que la confiance dans le pouvoir.”
~ Hannah Arendt. Condition de l’homme moderne, 1961.
En ce début du mois de juin, il est utile de dresser un premier bilan, transitoire certes, mais instructif de l’épidémie de COVID-19. Elle s’achève en effet dans près de 70 pays, soit 1/3 de ceux qui ont déclaré au moins 1 cas. Sur le continent européen, cette phase aboutit actuellement à une diminution de 90 % du nombre quotidien de contaminations et de décès. Par rapport aux maxima établis le 16 avril, cette réduction est désormais de plus de 50 % dans le monde et de 70 % en Amérique du Nord. En 6 mois, cette vague atteindra probablement un total mondial proche de 600 000 décès, à comparer aux 28 millions de décès survenus dans le même temps pour d’autres causes et aux 600 000 morts qu’entraînent les épidémies annuelles d’orthomyxovirus (fig. 1).
Il faut donc maintenant comprendre vers quoi nous nous dirigeons. Et dans quel état.
Le principal facteur pronostique de cette maladie est l’âge, et de très loin (1). Un précédent épisode, la canicule de 2003, avait déjà montré les vulnérabilités de nos anciens : nous ouvrons les yeux sur une vie fragile et des succès éphémères.
Aider la décision par l’évaluation du risque réel
Cet événement sanitaire s’inscrit dans une phase qui se prolonge autant dans le futur que dans le passé. Pour bien l’appréhender, il faut scruter le réel, fouiller le terrain, disséquer le temps et ne tenir compte que de la réalité sans l’obscurcir de conceptions erronées ou de simulations falsifiées.
La nature du risque réel est le seul indicateur qui doit guider notre décision. Dans un environnement (température, renouvellement de l’air, altitude…) non modifiable le plus souvent, le risque dépend principalement de deux facteurs : la circulation virale (contagiosité) et la vulnérabilité des personnes atteintes.
Même si elle reste fort peu mortelle (au moins 998 sur 1 000 personnes contaminées y survivent), il ne faut[...]
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