Les leçons de l’étude OSICAT

0

La crise sanitaire que nous traversons a démontré la place de la télésurveillance et de son corollaire, la téléconsultation, dans le parcours de soins de l’insuffisance cardiaque, en permettant de maintenir un lien à distance avec les patients. Grâce au programme ETAPES, dont l’accès a été favorisé pendant la période épidémique, la France a pris une avance considérable dans l’utilisation de la télémédecine qui, plus qu’une révolution technologique, doit s’inscrire dans le cadre d’une réorganisation du système de soins et de la gestion des ressources humaines des professionnels de santé.

Ainsi, les résultats de l’étude OSICAT concernant la télésurveillance non médicale [1], qui n’a pas réussi à démontrer une diminution de la mortalité et des hospitalisations toutes causes (même si elle est positive sur certains sous-groupes de patients), ne doivent pas aboutir à une diminution de l’extension inéluctable de la télésurveillance médicale mais conduire à nous interroger sur les modalités d’inclusion et de réalisation de ce nouveau mode de suivi.

L’étude OSICAT (Optimisation de la Surveillance ambulatoire des Insuffisants CArdiaques par Télécardiologie) est le plus grand essai randomisé réalisé en France dans ce domaine. Elle a inclus 937 patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque aiguë dans les 12 derniers mois et présentant un BNP ≥ 100 pg/mL ou un NT-proBNP ≥ 300 pg/mL, âgés en moyenne de 70 ans. 72 % étaient des hommes dont près de 50 % étaient en stade III ou IV de la NYHA, présentant majoritairement une fraction d’éjection < 50 %, et 20 % avaient une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée. Ces patients ont été suivis soit de manière usuelle, soit par télésurveillance en sus de la prise en charge traditionnelle. La télésurveillance comportait la surveillance journalière du poids grâce à une balance connectée et des symptômes par l’intermédiaire d’un boîtier communicant et était associée à un accompagnement thérapeutique par des infirmières spécialisées formées à l’éducation théra-peutique et à l’insuffisance cardiaque.

Après un suivi de 18 mois, aucune différence significative n’a été retrouvée pour le critère primaire pour l’ensemble de la population. Néanmoins, chez les patients les plus sévères, en stade III ou IV
de la NYHA, le temps médian de survenue des décès toutes causes ou d’une première hospitalisation non planifiée était de 82 jours dans le groupe télésurveillé et de 67 jours dans le groupe soins usuels (p = 0,03), bénéfice également retrouvé chez les patients socialement isolés et les sujets les plus adhérents (≥ 70 %) à la mesure du poids (fig. 1). De plus, en analyse multivariée, la télésurveillance était associée à une diminution de 21 % du risque relatif de première hospitalisation[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos des auteurs

Fédération des Services de Cardiologie, CHU Toulouse-Rangueil, Toulouse. Inserm, U858, Toulouse.

Service de Cardiologie, CHU Montpellier, MONTPELLIER. Université de Montpellier 1, Faculté de Médecine, MONTPELLIER.

Service de Cardiologie, Hôpital Cochin, PARIS.

Service de Pharmacologie Clinique Fédération des Services de Cardiologie Faculté de Médecine et CHU, Toulouse.