Nouvelle stratification du risque cardiovasculaire de la femme française : le consensus “Cœur, artères et femmes” de la SFHTA, filiale de la SFC

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Grandes pourvoyeuses de morbidité, les maladies cardiovasculaires (MCV) sont devenues en 30 ans la première cause de décès chez les femmes en France [1]. Cette urgence épidémiologique s’explique par l’adoption d’un mode de vie délétère mais aussi par la méconnaissance de l’impact des facteurs de risque hormonaux sur le risque cardiovasculaire (RCV). Si la femme partage les facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV) traditionnels avec l’homme, leur fréquence et leur impact diffèrent selon le sexe, notamment le tabac, le diabète, l’hypertension artérielle (HTA) ou encore le stress psychosocial [2, 3].

Plus de 80 % des femmes ont au moins deux FRCV après 45 ans [4]. Ces FRCV sont aussi moins bien contrôlés chez elles [5]. Les femmes sont de plus exposées à des facteurs de risque hormonaux ou à des situations émergentes à risque (migraine avec aura, endométriose, syndrome des ovaires polykystiques, insuffisance ovarienne prématurée, maladies auto-immunes, maladies inflammatoires…) encore peu dépistés et pris en compte [6].

À l’inverse, les mesures d’hygiène de vie (activité physique régulière, pas de tabac, alimentation saine, gestion du stress) sont extrêmement efficaces en prévention primaire et secondaire chez la femme, et à instaurer le plus tôt possible [7]. En soins primaires, le gynécologue et le médecin généraliste ont un rôle clé dans le dépistage des FRCV chez la femme, notamment lors de la contraception, du suivi de la grossesse et au moment de la ménopause [8, 9].

Ces périodes clés de la vie d’une femme sont de vraies opportunités préventives pour nombre d’entre elles, en rupture de soins, faute de temps ou de moyens pour les plus précaires. Il est indispensable de diffuser auprès des femmes ces informations clés pour qu’elles puissent demander un dépistage et qu’elles soient vigilantes sur les symptômes d’alerte, souvent atypiques. Il faut aussi pouvoir prédire du mieux possible le risque CV chez la femme pour une prévention efficace. Cela reste en pratique difficile car les scores de risque classiques (SCORE, Framingham…), ne tenant pas compte des spécificités féminines, sous-estiment le risque CV réel [6].

Jusqu’alors, seule la stratification américaine semi-quantitative du RCV de la femme permettait une prise en charge plus ciblée [3]. Fort de ces constats, à l’initiative de la Société Française[...]

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À propos des auteurs

Service de Médecine vasculaire et HTA, Centre d’Excellence européen d’Hypertension, Hôpital cardiologique, CHRU, LILLE. Université de Lille 2 – Faculté de médecine Henri-Warembourg.

CHU Lille, Institut Cœur Poumon, Médecine Vasculaire et HTA, LILLE. Université de Lille, EA 2 694 – Santé publique : épidémiologie et qualité des soins, LILLE.