Dans un registre prospectif, la probabilité de positivité d’une RT-PCR chez des professionnels de santé ayant des anticorps anti-SARS-CoV-2 est faible à 31 semaines de suivi moyen (0,13 pour 10 00 jours à risque) et il n’y a pas eu de cas symptomatique chez ces personnes. Chez les personnes séronégatives, une positivité de la RT-PCR a été observée avec une incidence de 1,09 pour 10 000 jours à risque.
Ces données sont issues d’un registre prospectif britannique conduit chez 12 541 professionnels de santé dont 11 364 avaient, pour le SARS-CoV-2, un sérodiagnostic négatif et 1 265 un sérodiagnostic positif dont 88 l’ont positivé lors du suivi. Parmi les personnes séronégatives, 223 ont eu une RT-PCR positive durant le suivi (100 lors d’un dépistage alors qu’ils étaient asymptomatiques et 123 alors qu’ils étaient symptomatiques) et, parmi les personnes séropositives, 2 ont eu une RT-PCR positive alors qu’ils étaient asymptomatiques.
Les auteurs concluent que, dans cette première étude prospective d’ampleur, le risque de portage du SARS-CoV-2 chez des personnes séropositives n’est pas nul mais est très faible et moindre qu’en cas d’absence d’anticorps, suggérant qu’il existe une protection conférée par les anticorps, ce d’autant qu’aucune forme symptomatique n’a été décelée chez les personnes séropositives.
Il s’agit d’une nouvelle étude s’intéressant à deux questions complémentaires : quelle est la valeur immunisante des anticorps anti-SARS-CoV-2 ? Et, quel est le taux de portage du virus SARS-CoV-2 chez des personnes ayant des anticorps ? Traduites en termes cliniques, les questions posées sont : est-ce qu’une personne qui a été en contact avec le SARS-CoV-2, qu’elle ait été symptomatique ou non, et qui a des anticorps est immunisée ? Et donc, est-ce qu’elle peut faire ou refaire une COVID-19, voire être contagieuse?
Dans la pratique, l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine fin décembre 2020 est concordante avec de nombreuses autres et autorise quelques conclusions simples :
- Il est possible d’avoir une RT-PCR positive au SARS-CoV-2 alors même que l’on a déjà été infecté par le virus et que l’on a des anticorps.
- Le plus souvent, ce « portage » de virus ou de fragments viraux est asymptomatique mais de rares cas sont documentés où une deuxième COVID-19 a été plus symptomatique que la première et a pu survenir alors même que la personne était séropositive.
- Une RT-PCR positive ne renseigne pas sur le degré de contagiosité du porteur et notamment sur le fait que ce qui est détecté correspond à du virus actif ou non, correspond à une nouvelle infection par le virus ou un de ses variants ou à un portage prolongé du virus par l’hôte.
Référence
- Lumley[...]
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