Même chez des sujets en bonne santé apparente, la syncope peut être le premier symptôme d’une pathologie cardiaque grave pouvant se compliquer d’une mort subite. Il est donc crucial d’identifier, parmi les sujets se présentant pour une syncope, aux urgences ou en consultation, ceux qui sont à haut risque, afin d’organiser rapidement un bilan étiologique de leur syncope et de mettre en route le traitement adéquat. Le bon sens clinique à l’accueil du patient est souvent bien plus performant pour identifier les sujets à haut risque que l’évaluation d’un score de stratification du risque dans cette pathologie [1].

Les recommandations 2017 de l’American College of Cardiology [2] et 2018 de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) [3] ont apporté de nouvelles mises à jour de la prise en charge de la syncope. L’accent est particulièrement mis sur l’évaluation du risque du patient à son arrivée aux urgences ou en consultation et sur le mode de prise en charge ultérieure en fonction de l’estimation de ce risque. Aux différentes étapes de l’interrogatoire et de l’examen clinique, certains éléments permettront de suspecter une syncope “dangereuse” ou à haut risque. Devant cette situation, une hospitalisation est recommandée afin de compléter le bilan étiologique et traiter le patient au plus vite.

À l’interrogatoire du patient et de son entourage témoin de la syncope

>>> Dans les antécédents du patient :
– une histoire ancienne de syncopes récidivantes est plutôt en faveur de syncopes réflexes bénignes. L’absence de cardiopathie sous-jacente (y compris l’absence d’anomalie ECG) est plutôt de bon pronostic ;
– la présence d’une cardiopathie connue ou d’une coronaropathie par contre est un facteur de risque majeur qui nécessitera d’aller plus loin dans les investigations qui seront orientées par la pathologie suspectée.

>>> La description de la syncope est aussi un élément primordial dans l’évaluation du risque du patient. Si le patient ne peut décrire les circonstances de survenue, l’entourage ou les témoins[...]

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