Quel bilan réaliser devant un aspect de repolarisation précoce à l’ECG ?

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Généralités

L’aspect de repolarisation précoce (RP) a été décrit pour la première fois par Shipley et Hallaran en 1936 [1]. Cet aspect, caractérisé par un empâtement ou un crochetage de la partie terminale du QRS, était alors considéré comme un variant normal de l’ECG. Cette bénignité a été confortée dans les années 1950-1960 par différentes études le décrivant comme un segment ST “juvénile”, plus fréquent parmi les sujets d’origine africaine, de sexe masculin, jeunes et sportifs, et ayant tendance à disparaître à l’effort, mais cela était basé sur des études de 5 à 75 patients. Récemment, Klatsky et al. [2] concluaient à une absence de surrisque d’hospitalisation ou de décès dans une étude rétrospective analysant 2 081 ECG de volontaires sains. Des variantes de cet aspect sont par ailleurs associées aux hypothermies et aux hypercalcémies qui comportent un risque d’arythmie ventriculaire.

Depuis 1984, plus d’une dizaine de cas cliniques ont rapporté un lien entre un aspect dit de “repolarisation précoce”, défini par une élévation du point J ≥ 0,1 mV dans les dérivations inféro-
latérales, et la survenue d’une mort subite. Dès 2007, puis en 2008, plusieurs études ont mis en évidence une relation entre aspect de repolarisation et survenue de mort subite [3, 4]. Une étude épidémiologique finlandaise utilisant la même définition de l’aspect de repolarisation précoce confirme ces résultats [5].

Diagnostic

L’aspect de repolarisation précoce est défini par une élévation du point J d’au moins 0,1 mV (1 mm avec échelle habituelle 10 mm/mV) à type d’empâtement ou de crochetage. Cet aspect n’est pas rare dans la population générale. Typiquement, il est retrouvé dans les dérivations précordiales et est considéré comme bénin. Les études ayant montré une relation entre élévation du point J et fibrillation ventriculaire (FV) utilisaient pour définition un point J > 0,1 mV dans au moins 2 dérivations inférieures et/ou latérales (II, III, aVF, I, aVL, V4-V6), à l’exclusion des dérivations V1-V3 [6] (fig. 1 et 2).

De plus, les patients avec atteintes cardiaques sous-jacentes en étaient exclus. Dès lors,[...]

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À propos des auteurs

Service de Rythmologie, Hôpital Cardiologique du Haut-Lévêque, Institut Hospitalo-Universitaire LIRYC, CHU de Bordeaux/Université de BORDEAUX.

Université Bordeaux 2 Victor Segalen Hôpital Cardiologique du Haut Lévêque, CHU, BORDEAUX.

Hôpital Cardiologique du Haut-Lévêque, Université Bordeaux 2, BORDEAUX.

Service de Rythmologie, Hôpital Cardiologique du Haut-Lévêque, Institut Hospitalo-Universitaire LIRYC, CHU de Bordeaux/Université de BORDEAUX.

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