L’hypertension artérielle (HTA) touche environ 7,4 % des grossesses et représente la première cause de mortalité et de morbidité maternelle et fœtale. Les risques maternels sont essentiellement l’éclampsie, l’accident vasculaire cérébral (AVC) et l’insuffisance rénale aiguë. Les risques pour le fœtus sont le retard de croissance intra-utérin (RCIU), la prématurité, la mort in utero.

Le dernier rapport de l’Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM) classe les maladies cardiovasculaires au premier rang de la mortalité maternelle, à part égale avec les suicides maternels, devant les hémorragies de la délivrance [1].

Quelques définitions

Il existe un consensus international pour la définition de l’HTA pendant la grossesse : pression artérielle systolique (PAS) ≥ 140 ou pression artérielle diastolique (PAD) ≥ 90 mmHg.

On parle d’HTA légère à modérée entre 140 et 159 mmHg de PAS et 90 et 109 mmHg de PAD.

L’HTA est dite sévère si la PAS est ≥ 160 mmHg ou la PAD ≥ 110 mmHg (tableau I).

Les désordres hypertensifs de la grossesse (DHG) regroupent :
– l’HTA chronique qui préexiste à la grossesse ou qui apparaît avant la 20e semaine d’aménorrhée (SA) ;
– l’HTA gestationnelle qui apparaît chez une femme enceinte après la 20e SA. En général, les chiffres de pression artérielle se normalisent dans les 6 semaines post-partum ;
– la prééclampsie définie par une HTA (contrôlée ou non) associée à une protéinurie pathologique (protéinurie ≥ 300 mg/j ou ratio protéinurie/créatininurie ≥ 30 mg/mmol ou 300 mg/g) découverte après 20 SA.

La prééclampsie est jugée sévère si elle s’accompagne d’au moins un des critères suivants :

• Une HTA sévère.
• Une atteinte viscérale définie par au moins l’un des critères suivants :
  – une oligurie < 500 mL/24 h, ou une créatininémie > 135 µmol/L, ou une protéinurie > 3 g par 24 h ;
  – un œdème aigu du poumon ;
  – une douleur en barre épigastrique persistante ;
  – un HELLP syndrome (hémolyse intravasculaire,[...]

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