Conduite à tenir devant un trouble du rythme chez un patient resynchronisé

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La resynchronisation est une thérapeutique qui a démontré un bénéfice net en termes de morbi-mortalité, d’amélioration fonctionnelle et de la qualité de vie motivant des recommandations fortes d’indications [1].

Le remodelage inverse, qui définit la bonne réponse à la resynchronisation, a montré un effet antiarythmique : l’amélioration de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) a été associée à une diminution marquée des thérapies délivrées pour des troubles du rythme ventriculaire par rapport à des patients non répondeurs, avec un taux annuel de thérapie TV/FV (tachycardie ventriculaire/fibrillation ventriculaire) passant même en dessous du seuil de 3 % par an quand la FEVG dépasse 45 % (3 % est le seuil minimal de mortalité rythmique considéré pour déterminer le rapport bénéfice/risque favorable à l’implantation d’un défibrillateur) [2].

Comme la bonne observance d’un traitement médicamenteux, la délivrance permanente de la stimulation biventriculaire est essentielle pour apporter le bénéfice : le patient doit recevoir une “dose” de resynchronisation au moins de 97 % et au plus près de 100 % du temps pour que la thérapie soit efficace [1-3]. Ce pourcentage de resynchronisation peut être diminué quand survient un trouble du rythme, que ce soit de la fibrillation atriale (FA) ou des extrasystoles ventriculaires.

Les troubles du rythme sont donc un facteur fréquent de mauvaise réponse à la resynchronisation [4] et de déstabilisation de l’insuffisance cardiaque par deux mécanismes principaux : l’altération hémodynamique directement induite et la baisse du pourcentage de resynchronisation. Il faut ajouter aussi la survenue de thérapies inappropriées pouvant contribuer à la déstabilisation de l’état clinique du patient et associée à un pronostic moins bon [5].

Outre la réévaluation de la cardiopathie sous-jacente, leur prise en charge thérapeutique doit donc être particulièrement active pour limiter ces conséquences délétères qui se potentialisent (fig. 1).

Objectif 1 : amélioration fonctionnelle

En pratique, de simples extrasystoles isolées posent déjà problème et justifient la pratique de Holter ECG chez ces patients pourtant implantés d’un appareil car les mémoires des appareils ne quantifient pas de façon précise le pourcentage d’extrasystoles.

Chez plus de 800 patients de l’étude MADIT-CRT,[...]

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Centre Cardiologique du Nord, SAINT-DENIS

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