Les progrès permanents du traitement de l’insuffisance cardiaque, qui s’associent à une complexification de sa prise en charge, nécessitent une meilleure organisation des soins pour en faire bénéficier un maximum de patients, comme elle existe déjà dans certains pays européens. Maladie complexe, à la fois chronique et grave, d’évolution variable, parfois rapidement mortelle, aux nombreuses comorbidités, dont la prévalence ne cesse de croître du fait du vieillissement de la population, l’insuffisance cardiaque nécessite en effet une prise en charge rigoureuse, holistique et non en silos compartimentés, imposant une collaboration étroite autour du même patient de la médecine de ville et des centres hospitaliers privés ou publics.
Les décompensations rythmant le cours évolutif de cette pathologie (qui constitue la principale cause d’hospitalisation des sujets de plus de 65 ans), une organisation nationale doit être mise en place pour encadrer le parcours de soins de nos patients, avec des centres dédiés à l’insuffisance cardiaque, basés sur une approche pluriprofessionnelle spécialisée, comportant cardiologue et équipe paramédicale, où des infirmiers spécialistes joueront un rôle déterminant, connectés avec les acteurs médicaux de terrain et les patients, devenus partenaires de soins grâce à l’éducation thérapeutique, à l’aide de la télémédecine.
Ainsi, une nouvelle organisation de prise en charge des patients insuffisants cardiaques s’impose, comportant différents niveaux de soins constituant autant de structures pyramidales que de régions françaises. La base doit rester confiée aux médecins généralistes de plus en plus regroupés au sein de CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) où pourront intervenir des infirmières de pratique avancée, aidés par la cardiologie ambulatoire avec des consultations cardiologiques, la réalisation des échocardiographies, et si nécessaire le recours aux spécialistes en insuffisance cardiaque grâce à la téléconsultation. Ce niveau de soins assurera la prévention, le dépistage et le diagnostic de la maladie, en s’appuyant sur le dosage des biomarqueurs, ainsi que le suivi ambulatoire des formes légères à modérées d’insuffisance cardiaque, guidé à distance par l’expertise des centres de télésurveillance, les infirmières libérales, de pratique avancée et spécialisées en insuffisance cardiaque interagissant en réseau.
Les niveaux supérieurs seront hospitaliers, assurant la prise en charge des patients décompensés, leurs explorations et leurs traitements. Deux types de centres travaillant en réseau devront mailler le territoire. Les hôpitaux généraux et les cliniques constitueront le premier niveau, confié aux cardiologues de ces structures intéressées par l’insuffisance cardiaque. Ils assureront le traitement des décompensations modérées à sévères de patients[...]
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