“La beauté extérieure est le vrai signe de la beauté intérieure…
comme les arbres desquels la beauté des fleurs porte le témoignage de la bonté des fruits.”

~ Baldassare Castiglione dans Le livre du courtisan, paru en 1528, in Gilles Lipovetsky, La troisième femme. Permanence et révolution du féminin, Gallimard 1997

Ce billet est le deuxième d’une longue série sur le thème des limites de la raison. L’objectif de cette série est de familiariser ses lecteurs avec certains éléments qui limitent l’usage de la raison tels qu’ils ont été découverts puis définis par les psychologues et les sociologues et qui ont comme nom paresse, heuristique, biais cognitifs, influence sociale, difficulté à s’extraire du raisonnement simple ou binaire pour aborder les probabilités et l’incertitude.

Après un premier exercice de mise en bouche dérivé d’un jeu télévisuel et utilisé dans le billet du mois précédent, voici un deuxième exercice, emblématique des recherches de Daniel Kahneman et Amos Tversky. Il concerne le métier que fait Linda, un personnage fictif. Cet exercice a fait l’objet d’une publication en 1983 par ces deux chercheurs (Psychological Review, 1983;90:293-315. doi:10.1037/0033-295X.90.4.293) et est largement commenté dans le livre de Daniel Kahneman, Système 1, système 2 : les deux vitesses de la pensée (éditions Flammarion, 2012) et dans de très nombreux ouvrages de psychologie sociale.

À ce titre, deux ouvrages justifient d’être mentionnés pour ceux désirant approfondir le sujet. L’un aborde les nombreux aspects des déterminants des raisonnements, il s’agit de Psychologie du jugement et de la décision. Des modèles aux applications sous la direction de Bernard Cadet et Gérard Chasseigne (de Boeck éditeurs, 2009). L’autre est très synthétique, il s’agit de Introduction à l’économie comportementale de Patrice Laroche (de Boeck éditeurs, 2021) (fig. 1). Quelques paragraphes des articles de cette série seront librement adaptés de ces livres. Quant à l’exemple de Linda, il sera[...]

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