La Lp(a), le consensus français

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Depuis sa découverte par Kåre Berg en 1963, l’élévation de la lipoprotéine(a), ou Lp(a), est reconnue comme un puissant facteur prédictif du risque cardiovasculaire. Des variations interindividuelles très importantes de sa concentration (0,01- > 3 g/L ;  25 nmol/L-750 nmol/L) sont déterminées par des facteurs génétiques. Le mode de vie et les risques comportementaux (alimentation, sédentarité, tabagisme) n’influencent pas la concentration de la Lp(a) qui reste essentiellement constante tout au long de la vie d’un individu.

Les concentrations moyennes de Lp(a) sont caractéristiques d’une population donnée. Ainsi, les concentrations les plus élevées sont observées dans les populations africaines, suivies par ordre décroissant par les populations d’origine arabe, sud-asiatique, européenne, latino-américaine et est-asiatique [1]. Cela soulève la question de la pertinence de l’utilisation d’un seuil unique et général dans la relation entre les concentrations circulantes et les seuils cliniques [1].

Qu’est-ce que la Lp(a) ?

La Lp(a) est une lipoprotéine à deux composants distincts : elle associe la lipoprotéine LDL et une glycoprotéine de taille variable, l’apolipoprotéine (a), apo(a), liée à l’apoB100 des LDL par un pont disulfure. Le gène codant pour l’apo(a) a évolué par duplications, délétions et mutations ponctuelles de parties du gène du plasminogène [2].

Le plasminogène est une glycoprotéine monocaténaire de 92 kDa constituée de 5 domaines “kringle” (K1 à K5, structures hélicoïdales en forme de bretzel) et d’une région protéinase (fig. 1) [3]. Les K1 et K4 contiennent chacun un site qui lie le plasminogène à la fibrine où il est converti en plasmine, l’enzyme fibrinolytique, par l’activateur tissulaire du plasminogène (tPA) qui clive la liaison Arg561-Val562.

L’apo(a) possède une copie du K5, une région protéinase avec une substitution Ser561-ile562 qui lui fait perdre son potentiel fibrinolytique, et 10 types différents de copies du K4 du plasminogène. Une de ces copies, le K4 type 2, est présente en nombre variable (2 à 40).

Il en résulte de multiples isoformes d’apo(a) dont la taille varie de 250 à 800 kDa, selon le nombre de K4 et le degré de glycosylation. Ce polymorphisme de taille de l’apo(a) est inversement lié à la concentration de Lp(a). Le K4 type 9[...]

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À propos de l’auteur

UMR-S1140 Inserm – Université Paris Cité, Faculté de Pharmacie, PARIS.