Le temps d’exposition au LDL-cholestérol est un déterminant majeur du risque cardiovasculaire

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Le concept de temps d’exposition aux facteurs de risque cardiovasculaire est utilisé pour l’exposition au tabac avec une évaluation en paquets-années correspondant au produit du nombre de paquets de cigarettes fumées chaque jour par la durée en année. Ce calcul est habituellement simple car les patients connaissent leur consommation et sa chronologie. Le concept est utilisé pour le diabète. La durée supérieure à 10 ans fait basculer le diabète dans une catégorie de plus haut risque dans les recommandations de 2021. Par analogie, le temps d’exposition au LDL-cholestérol (LDL-c) est un concept essentiel pour améliorer l’identification du risque cardiovasculaire et la personnalisation du traitement.

Définition et risque associé au temps d’exposition

L’exposition au LDL-c peut se mesurer en multipliant le LDL-c moyen par le nombre d’années d’exposition [1-3]. Un sujet qui a un LDL-c moyen de 1,25 g/L par litre pendant 40 ans a donc un LDL-an de 50 g. Ce seuil correspond à un risque d’infarctus du myocarde de 1 %. Il est simple de calculer qu’un sujet qui a un LDL-c de 0,80 g/L atteindra ce seuil à 62,5 ans. À l’inverse, un sujet qui a 2,20 g/L de LDL correspondant à la moyenne du LDL-c dans l’hypercholestérolémie familiale atteint ce seuil à 22,7 ans (fig. 1).

Le temps d’exposition peut s’évaluer en pratique par le suivi régulier du bilan lipidique (par exemple tous les 5 ans) ou par le diagnostic génétique (les formes familiales sont caractérisées par une forte élévation du LDL-c dès la naissance), ou à défaut par l’âge de début de l’hypercholestérolémie. Quand on ne peut pas évaluer de cette façon le temps d’exposition, l’évaluation de l’athérome coronaire par le score calcique et celui des artères périphériques par l’écho-Doppler des troncs supra-aortiques et des fémorales est une méthode indirecte très utile pour choisir le bon moment (ou pas) de la prescription d’une statine quand l’indication peut se discuter.

Quelles sont les conséquences du raisonnement fondé sur le temps d’exposition ?

Le temps d’exposition n’est pas très pertinent chez un patient à très haut risque vasculaire qui doit être traité par statine avec[...]

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À propos des auteurs

Service d’Endocrinologie-métabolisme et Prévention des maladies cardiovasculaires,
Hôpital Pitié-Salpêtrière (APHP) et Institut hospitalo-universitaire cardiométabolique, PARIS.

Unité de Lipidologie et Prévention cardiovasculaire, Service de Nutrition, Sorbonne Université-Hôpital Pitié-Salpêtrière, PARIS ; Fondation pour l’Innovation en Cardiométabolisme et Nutrition (ICAN)