La gestion des effets secondaires musculaires des statines

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Bien que les statines aient globalement un excellent profil de sécurité d’emploi [1, 2], des effets secondaires sont fréquemment rapportés. Une méta-analyse récente [3] a estimé la prévalence de l’intolérance aux statines à 9,1 % et évalué les principaux facteurs favorisant cette intolérance, parmi lesquels les plus importants s’avèrent être l’âge avancé, le sexe féminin, les fortes doses de statine, l’hypothyroïdie, certains traitements (inhibiteurs calciques et certains antiarythmiques) et l’obésité.

Parmi les effets secondaires rapportés sous statine, ceux d’origine musculaire sont de loin les plus fréquents et de gravité variable.

Fréquence et gravité des effets secondaires musculaires

Les tableaux cliniques vont des simples myalgies, avec ou sans altération de la qualité de vie et le plus souvent sans augmentation significative des enzymes musculaires CPK, aux myosites plus rares avec symptomatologie plus invalidante et élévation des CPK, voire jusqu’aux exceptionnelles rhabdomyolyses, tableau le plus sévère avec CPK souvent > 10 fois la limite supérieure de la norme (LSN) et risque d’insuffisance rénale.

En termes de fréquence globale, il existe une différence notable entre ce qui est observé dans les essais cliniques randomisés en double aveugle, où l’incidence des effets adverses est le plus souvent comparable au placebo, et dans les données observationnelles ou de registres où la fréquence va de 10 à 30 % [4, 5]. Cette différence illustre la difficulté à attribuer un effet secondaire musculaire au traitement par statine avec un rôle majeur de l’effet nocebo [6] discuté par ailleurs et largement médié par la méfiance grandissante concernant la classe des statines [7].

Il ne faut toutefois pas nier la possibilité d’effets musculaires engendrés par une statine comme l’a bien montré l’étude STOMP [8] : chez 420 patients naïfs de traitement par statine et randomisés entre atorvastatine 80 mg et placebo, environ 2 fois plus d’événements musculaires ont été observés dans le groupe statine.

L’intolérance musculaire, réelle ou non, va souvent conduire le patient à interrompre[...]

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À propos de l’auteur

PEC2, EA 7460, Université de Bourgogne Franche-Comté, DIJON.