L’effet nocebo des statines : actualités

0

Les statines sont des médicaments couramment disponibles, à bon marché, sûrs et efficaces, qui réduisent le risque d’événements cardiovasculaires d’environ 25 % par an, pour chaque mmol/L (0,4 g/L) de réduction du LDL-c [1]. L’intolérance aux statines, principalement due à des symptômes musculaires (SAMS), est une affection courante et difficile à gérer qui touche des millions de patients dans le monde. Différents groupes d’experts ont proposé diverses définitions et classifications de l’intolérance aux statines. Cependant, l’apparition de SAMS ne signifie pas nécessairement une intolérance aux statines puisque la thérapie par statine n’est pas toujours pharmacologiquement impliquée.

Les statines ont pourtant fait l’objet d’une campagne médiatique très agressive qui a déclenché un mécontentement parmi les utilisateurs et une méfiance parmi les candidats utilisateurs. Celle-ci a été associée à une baisse significative de l’observance et a conduit à une hausse des événements cardiovasculaires [2]. À l’origine de ces conséquences majeures, l’effet secondaire le plus fréquemment associé au traitement par statine est l’effet nocebo.

Définitions

L’effet nocebo est défini par les effets indésirables (EI) qui résultent de l’attente qu’une substance inerte provoque un symptôme particulier. Dans le cas des statines, il s’agit le plus souvent de myalgies. Le principe est donc le même que pour le placebo, avec la seule différence qu’au lieu d’attendre un bénéfice suivant la prise d’une substance, le patient se perçoit plutôt exposé à un danger. On parle d’effet nocebo si la comparaison est faite avec l’absence de toute substance, ce qui permet de quantifier cet effet. Cette quantification reste assez difficile et est rarement obtenue. C’est pour cela que la notion de drucebo a été récemment introduite, voulant par cela indiquer la différence entre les symptômes associés à des effets secondaires liés à la prise d’un médicament sans insu et les effets liés à la prise d’un traitement dans le cadre d’une étude en aveugle (fig. 1) [3].

L’effet nocebo vient de l’information véhiculée par d’autres, de la lecture de la notice mais aussi de la désinformation de certains médias et de ce qui peut circuler sur les réseaux sociaux.

Les évidences

Au cours[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos des auteurs

Unité de Lipidologie et Prévention cardiovasculaire, Service de Nutrition, Sorbonne Université-Hôpital Pitié-Salpêtrière, PARIS ; Fondation pour l’Innovation en Cardiométabolisme et Nutrition (ICAN)

Service d’Endocrinologie-métabolisme et Prévention des maladies cardiovasculaires,
Hôpital Pitié-Salpêtrière (APHP) et Institut hospitalo-universitaire cardiométabolique, PARIS.