“Souvent trop d’abondance appauvrit la matière.”
Nicolas Boileau (1636-1711) /L’art poétique

“Le savoir, c’est la puissance ; mais en fait ce n’est que la possibilité de la puissance. La puissance, c’est le savoir appliqué, c’est l’action ; et l’action est d’autant plus dirigée qu’elle est appuyée sur le savoir.”
Thomas Witherell Palmer (1830-1913)

Les premières recommandations internationales de cardio-oncologie sont parues le 1er novembre dans l’European Heart Journal. De toute évidence, à l’heure actuelle, dans l’immense majorité des pays, la pratique cardiologique, libérale ou hospitalière, ne pourra pas les appliquer. Faut-il s’en plaindre ou y voir une occasion de réfléchir à l’organisation de sa pratique ?

La cardio-oncologie : une nécessité

1. Le cancer : un problème majeur de santé publique

Les pays économiquement développés ont une chance particulière : la durée de vie de leur population ne cesse de croître. Ceci est reflété par l’allongement progressif et constant de la durée de vie avec, du fait d’une diminution de la fécondité, un âge médian qui ne cesse d’augmenter ainsi que le nombre de personnes ayant plus de 65 ans au sein de ces populations.

En France, l’âge médian est passé de 39,1 ans en 2012 à 41,7 ans en 2022 : c’est-à-dire qu’il y a autant de Français âgés de moins de 41 ans que de Français âgés de plus de 41 ans. En 2021, l’espérance de vie à la naissance était de 82,3 ans et plus d’un quart des Français avait plus de 60 ans. Les projections de l’INSEE pour l’année 2025 indiquent qu’il y aura 6,2 millions de personnes dont l’âge sera compris entre 60 et 64 ans, 11 millions dont l’âge sera compris entre 65 et 74 ans et 10,8 millions dont l’âge sera de 75 ans ou plus. Le nombre de personnes d’au moins 75 ans en 2050 devrait atteindre 16,3 millions pour une population de 74 millions.

Mais cette chance a un corollaire qui est l’augmentation constante du coût de la santé notamment du cancer. Toujours en France,[...]

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