La destruction des zones de myocarde indispensables à l’initiation et/ou à la pérennisation des arythmies est, sans conteste, l’une des innovations majeures de la cardiologie dans les dernières décennies. L’ablation a été utilisée initialement pour interrompre la conduction atrioventriculaire, puis a été rapidement transposée et étendue à l’ablation des voies accessoires, des voies lentes responsables de rythme réciproque et des tachycardies ventriculaires (TV). Cependant, dans la période initiale, l’ablation était basée sur une analyse précise et rigoureuse des signaux électriques endocavitaires, associée à un repérage anatomique sommaire basé sur la position des cathéters en scopie. Les pionniers de l’ablation des TV ont réussi le tour de force de transposer les données expérimentales des mécanismes des TV sur cicatrice en une grille d’interprétation des signaux endocavitaires et de leurs réponses à la manipulation par la stimulation [1]. Cependant, l’ablation des TV basée sur ces méthodes d’identification des mécanismes était longue à apprendre et à réaliser, nécessitait de longues périodes en TV plus ou moins bien tolérées sur le plan hémodynamique et permettait de traiter uniquement les TV déclenchées pendant la procédure. Il est donc facile de comprendre pourquoi les TV ne représentaient alors qu’une très faible part des indications d’ablations.
Le développement exponentiel de l’ablation de la fibrillation atriale après les travaux pionniers de Michel Haïssaguerre et de son équipe [2] a été un stimulus puissant pour la recherche et le développement. Les outils de cartographie tridimensionnelles et les techniques d’imageries en coupe avec reconstruction 3D sont désormais utilisés dans la grande majorité des centres d’ablation et leur présence sont même un prérequis réglementaire pour obtenir l’autorisation administrative de réaliser des ablations d’arythmies complexes [3].
Ces évolutions technologiques ont permis de mieux comprendre les mécanismes des TV, les cibles de l’ablation et possiblement d’en améliorer les résultats. Cela a logiquement abouti à l’augmentation du nombre de procédures d’ablation des TV et de la place de l’ablation dans la prise en charge des patients dans les recommandations des sociétés savantes [4].
L’augmentation des indications et du nombre de patients qui ont une procédure d’ablation de TV imposent une meilleure diffusion des connaissances sur le sujet. L’ablation des TV est un terme générique qui englobe des réalités très différentes sur le plan clinique et en termes de complexité de substrat arythmogènes.
Nous avons la chance de réunir dans ce dossier de Réalités Cardiologiques trois experts français qui vont mettre à jour nos connaissances sur le sujet. Nicolas Lellouche (Henri Mondor, Créteil) fait le point sur l’ablation[...]
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