Éditorial – Les apports des études présentées lors de l’AHA 2022

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“La critique est plus facile que la pratique.”
George Sand

Les sessions scientifiques de l’American Heart Association se sont tenues à Chicago du 5 au 7 novembre 2022.

L’avenir de la participation française

Elles ont été marquées par plusieurs nouveautés mais la première sur laquelle je souhaite insister est la participation française qui est devenue extrêmement faible et je ne parle pas là des conférenciers. Certes, deux des études majeures parmi celles présentées, les études STRONG-HF et PROMINENT, avaient été élaborées par des Français, mais le problème posé est celui de l’auditoire qui ne représente pas plus de trois dizaines de cardiologues français.

Les raisons de la faiblesse de la participation française sont multiples et deux semblent prédominer. La première est la désaffectation de plusieurs médecins français pour un long voyage, quasiment aussi long que le congrès lui-même (dont la durée a été fortement réduite), sachant que les sessions peuvent être vues en format virtuel. La deuxième est la quasi-impossibilité dorénavant (du fait de l’évolution réglementaire et financière), d’obtenir une prise en charge ou un défraiement pour tout ou partie, par l’industrie pharmaceutique, comme cela était le cas auparavant, même si cela constitue un conflit d’intérêts manifeste.

La somme à débourser pour participer à un tel congrès est importante : 1 700 € d’inscription, au moins 1 000 € pour le voyage, 1 200 € pour l’hôtellerie et 500 € de restauration (l’inflation américaine ayant fait son œuvre). Soit au minimum, 4 400 €.

Faute de participation de l’industrie, les cardiologues intéressés par l’actualité de leur spécialité et par la convivialité spécifique aux congrès, vont donc devoir choisir entre plusieurs options. La première est de ne plus aller outre-Atlantique et de suivre les sessions en visioconférence lorsque cela est possible. Cela nécessite une inscription et donc des frais a minima. Mais le plus marquant est que des médecins hospitaliers et leurs équipes ont déjà indiqué qu’ils n’enverront plus de communications dans les congrès américains. C’est un choix qui, de toute évidence, pénalise la recherche française. La deuxième est de trouver d’autres modes de financement (bourses, invitation par le congrès selon divers arrangements…). Enfin, la troisième est d’accepter de se financer soi-même en incluant la somme dépensée dans ses frais professionnels, lorsque cela est faisable. Mais, s’il[...]

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À propos de l’auteur

Clinique Villette, Dunkerque.