Sport en post-SCA : un challenge à relever

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La reprise ou l’initiation d’une activité sportive au décours d’un syndrome coronarien aigu (SCA) constituent un challenge d’une importance majeure en termes de santé publique dans une société où 95 % de la population a une activité physique insuffisante au quotidien, d’après le dernier rapport de l’Anses (février 2022).

Une précision initiale est nécessaire : nous aborderons dans cet article l’activité sportive et non l’activité physique. Pour faire simple, la différence réside essentiellement dans une question d’intensité : marcher sur le plat à 4 km/h ou pédaler sur une piste cyclable à 20 km/h est précieux pour la santé mais ne représente pas la même sollicitation cardiovasculaire que courir un semi-marathon ou faire l’ascension du Tourmalet.

La gestion du post-SCA et du retour sur le terrain a connu une évolution des recommandations des sociétés savantes à moins de 15 ans d’intervalle comme il est rare d’en noter. En effet, en 2005, l’European Society Cardiology et l’American Heart Association publiaient des guidelines qui interdisaient, au décours d’un accident coronarien, toute activité sportive en compétition, à l’exception des sports de très faible intensité Ia, c’est-à-dire golf, fléchettes ou bowling… Douze ans plus tard, l’AHA [1], puis l’ESC à distance [2], ont fait leur révolution culturelle en autorisant toutes les activités sportives en compétition, à un an de distance de l’accident, à la condition de remplir trois critères : avoir une fraction d’éjection ventriculaire gauche > 50 % et ne constituer ni ischémie ni arythmie lors d’un test effort annoncé maximal.

Ce virage à 180° laisse tout de même dubitatif et mérite d’aller un peu plus avant dans les problématiques que soulève la reprise du sport après un SCA.

Schématiquement, trois écueils posent question pour les semestres à venir :
– le binôme plaque traitée/stent ;
– la maladie athéromateuse et son éventuelle progression sur le reste du réseau ;
– le risque rythmique, sur la cicatrice de nécrose, mais aussi sur une ischémie de novo.

Le binôme plaque traitée-stent

Avant d’envisager la reprise du sport stricto sensu, la pratique d’une activité physique, idéalement[...]

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À propos de l’auteur

Unité Cardiologie du sport, Medical Stadium/Clinique du Sport, BORDEAUX-MÉRIGNAC.