Il y a 40 ans, l’angor de Prinzmetal et le spasme coronaire constituaient l’épicentre de la recherche clinique en cardiologie. Cette thématique faisait partie de toutes les discussions de dossiers, aucun “staff” ne se déroulait sans qu’une histoire de spasme ne soit évoquée. À l’heure actuelle, il semblerait bien que le spasme coronaire ait disparu, de la réflexion scientifique comme de la réalité médicale : la réduction brutale et transitoire du calibre d’une artère coronaire n’existe plus…
Et pourtant, le spasme coronaire a déclenché des passions, il a eu ses héros et notamment l’équipe de Maseri à Pise (Italie), rapidement suivie par des équipes américaines et françaises. Cette attention extrême portée à un phénomène physiopathologique a eu d’importantes conséquences sur le monde de la pharmacologie, avec l’apparition des inhibiteurs calciques, ainsi que sur l’univers des explorations, coronarographie et techniques non-invasives.
Où en est-on actuellement ? Le spasme coronaire a-t-il réellement disparu ? Les lignes qui suivent retracent brièvement l’histoire d’une thématique qui semble loin d’être parvenue à sa conclusion.
L’angor de Prinzmetal
En 1959, Prinzmetal et ses collaborateurs publient dans l’American Journal of Medicine une étude portant sur une courte série de 32 patients [1]. On y décrit une variété nouvelle d’angor, dite “variant angina”, qui survient au repos, plus volontiers aux petites heures du matin, peut s’accompagner de troubles du rythme et surtout d’un sus-décalage parfois spectaculaire du segment ST lorsqu’un enregistrement per-critique peut être réalisé (fig. 1).
Ces éléments nous paraissent banals aujourd’hui, mais il n’en était pas de même dans les années 60 : à cette époque, l’“angine de poitrine” survient par définition à l’effort, au froid ou lors d’un stress. Les techniques de coronarographie sont naissantes et permettent de comprendre que les sujets “angineux” présentent une ou plusieurs sténoses des gros vaisseaux coronaires. On[...]
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